Rendu public ce mardi, le rapport de la CEA est une réponse à l’appel lancé par les dirigeants mondiaux en janvier 2020 pour une « Décennie d’action » visant à accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.
Le rapport intitulé « Vers la prospérité de l’Afrique : créer les conditions d’un continent socialement inclusif, écologiquement durable et bien gouverné », visant à aider les pays africains à accélérer et à assurer la mise en œuvre réussie de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063 sur le continent, a été publié par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).
Le document est une réponse à l’appel lancé par les dirigeants mondiaux en janvier 2020 en faveur d’une « Décennie d’action » pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a encore souligné ce point en lançant « Notre agenda commun », qui met l’accent sur l’analyse prospective et implique de regarder vers l’avenir et d’examiner comment des changements significatifs peuvent être réalisés.
Ces appels à l’action interviennent dans un contexte de dégradation de l’économie mondiale, provoquée par les effets perturbateurs de la pandémie de COVID-19, par la crise née de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et par l’aggravation de la crise climatique. Ces problèmes ont entraîné une famine mondiale, un accès limité aux services de santé essentiels, une mauvaise qualité de l’éducation, des inégalités entre les sexes, des conflits violents, une vulnérabilité aux catastrophes naturelles et au changement climatique.
L’Afrique est la région la plus touchée, ce qui constitue une menace pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) établis en 2015. Les ODD sont conçus pour renforcer la prospérité partagée mondiale et améliorer la vie des populations d’ici 2030.
Le rapport vise donc à aider les pays africains à relever ces défis et à accélérer la mise en œuvre souhaitée de l’Agenda 2030, qui s’aligne sur les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA).
Il a évalué quatre thèmes majeurs : les conditions économiques et sociales de l’Afrique, une définition globale de la prospérité, un scénario à travers un modèle macroéconomique sur les options permettant d’atteindre la prospérité en Afrique d’ici 2030, les accélérateurs du développement de l’Afrique et le rôle des institutions de gouvernance dans la transformation économique.
Le rapport identifie les « facteurs de changement » cruciaux qui pourraient accélérer le processus de développement de l’Afrique en vue d’atteindre les objectifs clés de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030. Parmi ces facteurs, on peut citer le besoin urgent et impératif d’une révolution agricole qui permettrait d’exploiter les ressources vertes du continent pour se nourrir et devenir un exportateur net de produits agricoles et de produits agricoles transformés.
D’autres priorités sont « Développer le capital humain », « Développer et moderniser les infrastructures et la logistique », « Libérer l’entreprenariat et le développement du secteur privé », « Garantir l’égalité des sexes et l’égalité des chances », « Exploiter l’avantage urbain », « Accélérer l’intégration régionale et le commerce », « Mobiliser les ressources financières » et « Garantir la durabilité environnementale comme fondement de la prospérité ».
Le rapport propose des pistes pour accélérer les progrès vers la prospérité en Afrique d’ici 2030, conformément à la vision de l’Agenda 2063. Il s’agit notamment de promouvoir une gouvernance politique et économique inclusive, d’améliorer les capacités, l’autonomie et la responsabilité des institutions économiques et politiques, de remédier aux disparités entre riches et pauvres, d’appliquer judicieusement les politiques budgétaires et monétaires, de créer des incitations pour les entreprises, de moderniser les technologies et les infrastructures, de donner la priorité aux investissements dans la technologie et à l’accès aux connaissances mondiales, et de tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Le rapport souligne que les institutions de gouvernance – économiques et politiques – sont essentielles au développement durable et à la transformation socio-économique de l’Afrique. Les principales institutions politiques comprennent le pouvoir judiciaire, les organismes de défense des droits de l’homme et les entités participatives comme le Parlement. Les institutions économiques englobent la planification nationale, la gestion des ressources et les cadres de responsabilisation.
M. Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, a décrit le rapport comme un effort important qui contribuerait de manière significative à la réalisation d’une Afrique stable, démocratique et prospère.
Il a félicité Vera Songwe, ancienne Secrétaire exécutive de la CEA, pour son leadership et son initiative sur le projet, l’équipe de travail qui a planifié, supervisé et coordonné la production du rapport, dirigée par Said Adejumobi, Directeur de la Division de la planification stratégique, de la surveillance et des résultats de la CEA, et les consultants qui ont travaillé avec l’équipe de travail pour produire le rapport.
TE/Sf/APA