L’expert-comptable Constantin Kubeterzié Dabiré, Conseiller spécial du Premier ministre du Burkina Faso, a présenté mercredi à Abidjan un ouvrage intitulé « Le Partenariat public-privé (PPP)», une alternative au financement des infrastructures publiques performantes.
« Le Partenariat public-privé (PPP) est un contrat entre un Etat, une collectivité publique et une partie privée en vue de la réalisation, la conception, le financement, l’exploitation, la maintenance ou une prestation de service d’utilité publique ou d’intérêt général », a défini M. Dabiré.
Devant un parterre de personnalités, au siège du Centre africain de management et de perfectionnement des cadres (CAMPC), à Abidjan, M. Dabiré a souligné que le PPP devrait permettre « la satisfaction des besoins des usagers », en outre être accessible et tenir dans les délais.
Et ce, dans un contexte de qualité-prix. L’Etat devrait réaliser un projet de qualité et à moindre coût. Toutefois, il ne faudrait pas ignorer que l’entreprise cherche à rentabiliser son exploitation en apportant son expertise ou un service.
L’écosystème du PPP, dira-t-il, doit prendre en compte l’intérêt des parties tout en analysant les paramètres afin d’éviter des risques qui pourraient être préjudiciables à long terme pour l’Etat et les contribuables.
L’ouvrage qui invite les Etats à faire le bilan de la mise en œuvre de cet instrument depuis leur indépendance, vise à leur permettre de tirer les leçons pour voir « les zones de risques, les points faibles de ce partenariat en vue d’y apporter des éléments correctifs » et améliorer cette pratique, voire l’affiner.
En Côte d’Ivoire, première économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le PPP est beaucoup utilisé dans les projets de l’Etat qui consacre dans le Programme national de développement (PND 2016-2020) 30.000 milliards Fcfa dont plus de 60% devrait être attribuée au secteur privé.
Pour l’année 2020, dans le budget de l’Etat de Côte d’Ivoire estimé à 8 061 milliards Fcfa, l’on enregistre quelque 2 000 milliards Fcfa pour l’investissement soit un taux de 26%. Les besoins étant énormes, les Etats Africains ont recours au PPP pour financer certains projets sectoriels.
Le directeur général du CAMPC, Joseph Kaudjhis, dont l’institution a abrité la présentation de cet ouvrage, s’est félicité de cette contribution de belle facture qui vise à appréhender l’écosystème du PPP pour donner un meilleur aperçu et conseiller les Etats.
« C’est vrai que les PPP sont d’un intérêt pour nos Etats, mais il ne faut pas oublier que nous sommes des Etats en développement et qu’on a besoin de beaucoup plus de public dans la gestion d’un certain nombre de projets (…), il faut du public, et le privé vient en support dans la limite des moyens de nos Etats », a-t-il fait observer.
L’œuvre ressort que de 1999 à 2016, sur 29 projets financés par les banques multilatérales de développement dans l’espace UEMOA, 82% des projets ont enregistré un surcoût estimé en moyenne à 10 milliards Fcfa. Ce qui, selon M. Dabiré, devrait amener les Etats à évaluer les performances des PPP.
Cet ouvrage, publié à la suite de la soutenance du Doctorate in Business administration (DBA) du Business science institute (BSI) du Luxembourg, ressort que la performance globale des PPP est indépendante de la qualité de passation du marché, du financement et de l’expertise de l’entreprise.
Au-delà des PPP, ces écrits mettent en lumière des principales problématiques liées à la gouvernance, à la mise en œuvre des infrastructures en Afrique, à la contractualisation, la planification-évaluation, le cadre institutionnel et la performance des projets de développement.
AP/ls/APA