L’indice global des cours des produits de base exportés par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a régressé de 6,2% au premier trimestre 2019, selon le rapport sur la politique monétaire publié mercredi par la Banque centrale de la sous-région (Beac).
Cette évolution négative est imputable à une baisse des prix des produits énergétiques (-8,2%), quoique atténuée par une hausse des prix de la plupart des produits non énergétiques, notamment les produits agricoles (+2,7%), forestiers (+1,1%), les métaux et minéraux (+0,1%).
Sur cette base, les termes de l’échange devraient se dégrader de 12,3% pendant l’année en cours, contre +9,7% en 2018 au lieu de -8,8% attendu initialement, une situation imputable à la baisse de 12,2% des prix des exportations combinée à une quasi-stagnation de ceux des importations (+0,2%).
Globalement, et selon l’Institut d’émission, la situation économique des pays de la Cemac continuera de se relancer en 2019, bien qu’à un rythme légèrement plus modéré que celui signalé en début d’année; le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel étant prévu à 3%, contre une prévision initiale de 3,2% et 1,6% en 2018.
S’agissant des autres comptes macro-économiques, à l’exception de la balance des paiements, ils devraient, eux aussi, continuer à s’améliorer malgré des vulnérabilités persistantes aux plans extérieur, monétaire, financier et sécuritaire.
Sous la pression de la demande intérieure et de la fiscalité, l’inflation pourrait ainsi repartir à la hausse, tout en demeurant en dessous de la norme communautaire de 3,0%. Les prévisions à court terme tablent sur une remontée des tensions inflationnistes en moyenne annuelle à 2,5% à fin décembre2019, contre 2,2% un an plus tôt.
En droite ligne des engagements pris par les autorités de la sous-région dans le cadre des programmes d’ajustement mis en œuvre ou en cours de négociation avec le Fonds monétaire international (FMI), le renforcement de la gestion des finances publiques devrait se poursuivre en 2019 en lien avec l’accroissement des recettes publiques, grâce principalement à la bonne tenue des activités pétrolières.
L’excédent prévisionnel du solde budgétaire, base engagements, dons compris, reviendrait alors à +0,4% du PIB en 2019, contre +0,1% du PIB en 2018. Quant aux comptes extérieurs, ils seraient marqués en 2019 par un accroissement des vulnérabilités extérieures de la sous-région, en rapport avec la dégradation du déficit du compte courant, qui doublerait pratiquement pour s’établir à -6,1% du PIB, contre -3,4% un an auparavant au lieu de -5,0% initialement prévu.
La croissance économique de la Cemac devrait toutefois rester robuste à moyen terme, malgré la persistance d’un certain nombre de risques, prévient la Beac : le taux de croissance réel de l’activité devrait remonter à 3,1% en 2020, puis à 3,2% en 2021 avant de ralentir à 2,8% en 2022, contre 3,0% en 2019, en relation avec les performances du secteur non pétrolier.
Au regard de la consolidation prévisible de sa position extérieure, jugée encore non satisfaisante et nonobstant la situation économique et financière qui demeure fragile, avec notamment une résurgence des tensions inflationnistes, la Beac indique avoir maintenu inchangées ses principales conditions d’intervention, en cohérence avec l’orientation restrictive de sa politique monétaire.
FCEB/cat/APA