Le ministre sénégalais de l’Économie et du Plan, Amadou Hott, a souligné jeudi à Dakar l’importance d’avoir un « processus organisé » dans la mise en œuvre de l’Eco, la future monnaie de la Cedeao, pour que les entreprises de la zone puissent être viables et compétitives.
« Il est extrêmement important d’avoir un processus organisé pour que l’Eco voit le jour dans des conditions qui permettent à nos entreprises de pouvoir prospérer dans cette zone qui aura une monnaie unique, stable avec un marché beaucoup plus intégré et compétitif », a déclaré M. Hott, intervenant à la 18e session des assises économiques du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds).
Cette édition du Meds réfléchit cette année sur le thème : « L’avenir de notre monnaie : le Franc CFA ! », là où en juin 2019 les chefs d’Etat des 15 pays membres de la Cedeao ont pris la décision d’accélérer le processus de mise en œuvre de la monnaie unique, « avec un régime de change flexible assorti d’un cadre monétaire », a souligné le ministre sénégalais.
Ces dernières années, des « débats multiformes » et « parfois passionnés » sur le franc CFA, une monnaie coloniale adoptée par les huit pays de l’Uemoa et garantie par la France, ont animé l’espace public.
Toutefois, a reconnu Amadou Hott, « l’on peut se féliciter des contributions constructives faites par les acteurs privés comme publics. Leur principal souci était de favoriser un débat serein sur un sujet d’une grande complexité, mais d’une sensibilité aussi certaine qui peut soulever beaucoup de passions au regard de la dimension culturelle, économique et sociale, mais (au regard aussi de) la géopolitique d’une monnaie ».
Sur ce plan, il a salué le Meds qui est « un creuset de réflexions et d’initiatives ».
Saisissant la balle au bond, le président du Meds, Mbagnick Diop, a estimé que la position du secteur privé sur le débat sur l’avenir du franc CFA « n’est pas tranchée » et que « c’est la première fois » que lui et ses collègues du secteur privé se retrouvent pour discuter de ce sujet.
Toutefois, il a salué les nouveaux leviers continentaux tels que la Zlec (Zone de libre-échange économique) qui est « une excellente chose » pour ses collègues du secteur privé et qui peut en même temps « aider l’Eco ».
Comme pour les rassurer, le ministre Amadou Hott a indiqué que les « Etats sont également conscients de la nécessité d’approfondir l’intégration régionale en Afrique de l’ouest, en vue de construire un marché régional intégré ».
«Il est extrêmement important que nous en Afrique de l’ouest nous ayons un marché régional intégré, fort, avec une monnaie stable, forte et compétitive qui permet aux entreprises locales de pouvoir conquérir les marchés dans la Cedeao », a–t-il ajouté, saluant par ailleurs la santé de la coopération au sein de l’Uemoa.
« Les interrogations sur notre monnaie sont faites dans un contexte où notre union monétaire reste marquée par une croissance soutenue, en moyenne au-delà de 6%, avec une certaine hausse des échanges intercommunautaires et une inflation qui est maitrisée venant conforter la stabilité monétaire dont jouit notre zone depuis très longtemps », s’est réjoui le ministre sénégalais de l’Économie et du Plan.
ODL/cat/APA