Les conditions tarifaires de l’électricité ne connaîtront pas de baisse avant 2024, a fait savoir, vendredi à Dakar, le président de la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE), Ibrahima Amadou Sarr.
Les Sénégalais devront encore se serrer la ceinture pour affronter le coût élevé de l’électricité. En effet, selon M. Sarr, les retombées de la diversification du mix énergétique et la conversion des centrales à fuel de la Société nationale d’électricité (Senelec) en centrales à gaz (pour enclencher la stratégie « gas to power » avec l’exploitation prochaine des ressources gazières) ne devraient tomber qu’en 2024.
Reconnaissant que « le coût de l’électricité reste élevé » au Sénégal, M. Sarr a tout de même fait savoir qu’« à chaque fois que vous avez une facture d’électricité, il faut vous dire que les 30% ont été subventionnés par l’Etat ».
A l’en croire, sur les 3 dernières années, l’Etat du Sénégal, pour maintenir les tarifs en vigueur, a eu à subventionner le consommateur pour 317 milliards f cfa, ce qui fait une subvention annuelle de plus de 100 milliards par an.
S’exprimant lors de l’atelier de révision des conditions tarifaires de la Senelec, Ibrahima Amadou Sarr a déploré le fait qu’au-delà des coûts, il y a la problématique de l’accès qui est souvent oubliée.
« Aujourd’hui, en milieu urbain, le service est à peu près garanti. Mais, il ne faut pas oublier qu’à une centaine de kilomètres de Dakar, d’autres ont des problèmes d’accès à l’électricité », a-t-il dit.
Par ailleurs, le président du CRSE a rappelé que jusqu’en décembre 2018, avec la décision d’harmoniser les tarifs, le prix du KWH était 2 à 3 fois plus cher en milieu rural qu’en milieu urbain. « Une aberration !», s’est-il exclamé.
Depuis cette date, a indiqué M. Sarr, c’est le Fonds spécial de Soutien pour le Secteur de l’Energie (FSE) qui se charge de compenser les concessionnaires d’électrification rurale pour les écarts de revenu y afférant.
Il a ainsi appelé l’administrateur du FSE « à faire davantage » pour la régularité des compensations qui sont versées à ces concessionnaires.
Présidant la cérémonie d’ouverture de l’atelier, la ministre du Pétrole et des Energies, Aissatou Sophie Gladima a souligné que la période tarifaire 2020-2022 « est une période charnière (car) elle marque, en quelque sorte le point de départ vers une nouvelle reconfiguration du secteur ».
La dernière consultation sur les conditions tarifaires de Senelec reste marquée par la hausse des tarifs intervenue en décembre 2019. Une hausse partielle de 10 % qui a suscité de fortes réactions.
ARD/te/APA