Malgré les efforts consentis par l’Etat, l’industrie hôtelière et touristique peine toujours à se relever de la crise consécutive à la Covid-19.
L’industrie hôtelière et touristique est à bout de souffle. Les signaux sont au rouge, le bout du tunnel encore loin. « Nous sommes dans un état de paralysie totale avec des chiffres d’affaires divisés par 10 pour la plupart d’entre nous. Sans compter ceux qui ont purement et simplement fermé leurs entreprises à cause des restrictions qui freinent l’activité touristique », a fait savoir Mamadou Racine Sy, le président de la Fédération des organisations patronales de l’hôtellerie et du tourisme (FOPAHT).
Présidant ce lundi à Dakar le forum régional sur l’impact de la pandémie sur les entreprises hôtelières et touristiques dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), M. Sy a soutenu que son secteur d’activité a été « le plus impacté (par la Covid-19) avec le cortège de morts, de licenciements, de fermeture d’entreprises… »
« La pandémie a été d’une ampleur inédite. Une violence jamais égalée a été exercée sur notre secteur », a-t-il dit, soulignant que l’impact est si considérable qu’il faudra quelques années pour pouvoir le mesurer.
Quid de la reprise ? Pour le PDG du complexe hôtelier King Fahd Palace, ce n’est qu’en « 2023 qu’on pourra parler de reprise, d’autant plus qu’on parle de troisième vague et les cas augmentent à une vitesse exponentielle. »
« Nous sommes dans une phase de résilience. Nous avons cependant espoir pour un avenir meilleur pour le secteur touristique au niveau de l’espace UEMOA, même s’il est sinistré (…). Il sera très difficile de refermer les plaies », a-t-il indiqué.
Il assure toutefois que les acteurs vont se battre pour que la liberté d’aller et de venir soit une réalité dans l’espace UEMOA et dans la zone CEDEAO.
Mamadou Racine Sy a profité de l’occasion pour dénoncer le « complexe » des africains envers l’Occident. « Dans nos pays, nous sommes pleins de complexes. Quand ça vient de l’étranger tout le monde applaudit, quand ça vient de chez nous, les gens critiquent », a-t-il pesté.
Pour le président de la FOPAHT, il est nécessaire que nous apprenions à visiter les sites de nos pays. « Tant que nous n’avons pas cette conscience, cette volonté de vivre en commun et de favoriser ce tourisme intra africain, nous n’irons pas loin. Si on n’a pas ce nationalisme africain, on passe à côté », a noté M. Sy.
ARD/te/APA