De notre envoyé spécial Abdourahmane Diallo
Seules cinq banques centrales et quelques opérateurs de Systèmes de Paiement Instantané (SPI) ont favorablement répondu aux sollicitations d’AfricaNenda pour l’élaboration du rapport annuel sur l’état des lieux des Systèmes de Paiement Instantané Inclusifs (SPII) en Afrique.
AfricaNenda, une équipe d’experts africains qui travaille pour la mise à l’échelle des Systèmes de Paiement Instantané Inclusifs (SPII) sur le continent, a publié jeudi 8 novembre 2023 à Addis-Abeba la deuxième édition de son rapport annuel sur l’état des lieux des SPII en Afrique. Dénommé « Rapport SIIPS », il a été réalisé conjointement avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque mondiale.
Pour cette année, l’étude note une croissance soutenue de l’offre de systèmes de paiement instantané et de la demande à l’égard de leurs fonctionnalités. Des progrès considérables ont été accomplis pour que des systèmes de paiement instantané complets et inclusifs fassent partie intégrante de l’Infrastructure Publique Numérique (IPN) d’Afrique.
De janvier à juin 2023, période durant laquelle l’étude a été menée, pas moins de 32 milliards de transactions évaluées à 1200 milliards de dollars avaient déjà été effectuées par les SPI actifs dans les 22 pays couverts par la recherche.
Pour cette deuxième édition, la qualité des données a été considérablement améliorée grâce aux contributions de plusieurs banques centrales et opérateurs de SPI. Cependant, le manque de données rend la tâche difficile aux chercheurs. AfricaNenda a dû s’appuyer sur un ensemble de données et d’informations accessibles au public plutôt que de les obtenir directement auprès des institutions.
« Nous avons pris le soin d’envoyer une lettre à l’ensemble des banques centrales africaines, mais seules cinq ont favorablement répondu à notre sollicitation. Il s’agit de la Banque du Ghana, la Banque centrale du Kenya, la Banque centrale de Madagascar, la Banque du Mozambique et la Banque nationale du Rwanda. Nous continuons à plaider en faveur d’un partage accru de données, à des collaborations plus nombreuses pour répondre aux besoins de l’Afrique en matière d’IPN et à l’amélioration des paiements transfrontaliers, et ce dans l’intérêt de tous les Africains », a déclaré la directrice générale adjointe d’AfricaNenda, Sabine Mensah.
En revanche, les opérateurs de SPI du Ghana, du Malawi, du Rwanda, de l’Afrique du Sud, de la Zambie, du Zimbabwe et le GIMACPAY, dans l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), ont pu communiquer des données dans le but de combler les lacunes du premier « Rapport SIIPS ».
« Celui qui détient les données, détient l’information. Et celui qui a l’information, a le pouvoir. Nous invitons donc tous les acteurs de l’écosystème à une plus grande collaboration pour aboutir à un rapport le plus complet possible. Cela nous permettra de mettre à la disposition des décideurs un outil efficace de planification des politiques de développement dans ce secteur », a souligné Mme Mensah.
L’édition 2023 du Rapport SIIPS comprend une carte détaillée des SPI opérationnels sur le continent, des informations essentielles telles que les types de SPI, les cas d’utilisation et les canaux. Elle met l’accent sur quatre nouvelles études de cas : eKash au Rwanda, Natswitch au Malawi, le National Financial Switch en Zambie ainsi que le GIMAC, le commutateur régional connectant tous les pays de la CEMAC.
Le rapport s’appuie en outre sur des enquêtes et entretiens approfondis avec des experts en paiements numériques, des utilisateurs finaux et des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans les zones urbaines et périurbaines du Cameroun, du Malawi, du Maroc, du Rwanda et du Sénégal. Ces données rassemblées dressent un tableau global de l’inclusivité des SPI sur le continent.
Le rapport révèle ainsi que seuls neuf pays du continent ont accès à des systèmes de paiement instantané inclusifs (SPII) au stade avancé. Il s’agit des trois systèmes nationaux au Ghana, au Malawi et en Zambie et d’un système régional, GIMACPAY, au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
ARD/odl/te/APA