Le ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a annoncé lundi à Abidjan « une bonne nouvelle » pour le prix garanti du kg de cacao pour la campagne 2019-2020, qui devrait être rendu officiel mardi, laissant entrevoir une amélioration du revenu des producteurs.
« Demain, je vous invite tous à assister à une grande conférence de presse animée par le président du Conseil d’administration et le directeur général du Conseil café-cacao (organe de régulation). Je suis convaincu que demain, vous aurez une bonne nouvelle », a déclaré M. Adjoumani à l’ouverture de la 6è édition des Journées nationales du cacao et du chocolat, sous des applaudissement de producteurs.
« J’ai vu combien de fois ils ont pesé lourdement dans la balance du prix qui va être donné demain », a ajouté le ministre de l’Agriculture et du développement rural, qui a invité les acteurs du secteur à « maintenir haut le flambeau du cacao dans les performances économiques de la Côte d’Ivoire », premier producteur mondial.
Le prix minimum garanti pour la campagne précédente est de 750 Fcfa le kilogramme. A l’ouverture de ces journées qui se déroulent du 30 septembre au 2 octobre 2019, les meilleurs producteurs ont été récompensé. Ils ont appelé à une amélioration du prix d’achat bord champ garanti.
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, a assuré que le gouvernement, sur instruction du président de la République, a engagé des « mesures urgentes » afin d’assurer la pérennité de la filière, ce qui a entraîné d’importants chantiers ouverts, mais de nombreux défis restent cependant à relever.
L’un de ces chantiers, dira-t-il, porte sur la transformation du cacao. Le pays qui produit près de 2 millions de tonnes de fèves de cacao, soit 40% de l’offre sur le marché mondial, ne transforme que 33% de sa production.
Le verger cacaoyer ivoirien, en outre, fait face à la maladie du swollen shoot. Et pour ce faire, un programme intensif de lutte contre cette maladie, d’un coût de 22 milliards Fcfa sur trois ans, a été lancé depuis janvier 2018, l’objectif étant d’arracher 100.000 hectares de vergers affectés.
« Des discussions en cours avec nos partenaires financiers, notamment la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, devraient permettre de mobiliser beaucoup plus de ressources en vue d’accompagner le secteur privé dans la réalisation des objectifs du gouvernement », a-t-il poursuivi.
M. Adjoumani a par ailleurs fait savoir que des programmes d’investissement visent la création d’une agropole dédiée au café et au cacao pour accompagner les PMI/PME, ainsi que l’amélioration de pistes de dessertes agricoles et la facilitation des opérations portuaires et la poursuite de l’assainissement du cadre des affaires en vue de renforcer la compétitivité du secteur.
La Côte d’Ivoire et le Ghana qui cumulent 62% du marché mondial de cacao, avec une production d’environ 3 millions de tonnes, ont signé à Abidjan un accord d’harmonisation de leur politique de commercialisation, destiné à améliorer le prix d’achat de la fève aux paysans.
Ces deux pays ont institué un Différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars US la tonne pour tout contrat de vente de cacao obtenu auprès d’eux pour la campagne 2020-2021 avec pour objectif d’atteindre un prix plancher de 2600 dollars US (1,5 million Fcfa) la tonne.
AP/ls/APA