Au Sénégal, le PLF 2025 prévoit, entre autres, des projets structurants tels que la construction d’un réseau gazier de 400 km pour soutenir l’industrialisation et réduire l’empreinte carbone, le lancement des « Autoroutes de l’Eau » pour répondre durablement aux besoins en eau potable.
Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 du Sénégal traduit la volonté du nouveau régime de rompre avec les modèles passés pour instaurer une gouvernance axée sur la souveraineté économique et sociale.
Cette vision s’inscrit dans l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 », le plan des nouvelles autorités qui ambitionne de repositionner le pays parmi les nations émergentes d’ici 25 ans.
Le PLF 2025 intervient dans un contexte marqué par des incertitudes économiques et géopolitiques mondiales, notamment la persistance des tensions internationales, les impacts du dérèglement climatique et les défis énergétiques.
Sur le plan national, explique le gouvernement, ce projet répond à une dynamique de transformation amorcée en mars 2024, suite à l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier, accompagné de son gouvernement, s’engage à restructurer profondément le modèle de développement pour atteindre des objectifs de souveraineté économique et sociale.
Le Sénégal, désormais producteur de pétrole, cherche à maximiser les retombées économiques de cette ressource en renforçant la diversification de son économie, notamment dans l’agriculture, les industries extractives et les services.
Le PLF 2025 met également en avant la nécessité d’une gestion budgétaire prudente, dans un contexte où le déficit budgétaire est projeté à 7,08 % du PIB pour 2025, avec une croissance économique attendue à 8,8 %.
Le PLF 2025 repose sur quatre piliers. Le premier met l’accent sur l’économie compétitive, avec une attention particulière à la souveraineté alimentaire et énergétique. Une enveloppe de 1 070 milliards FCFA est dédiée à l’agriculture, la pêche et l’agro-industrie.
Le secteur énergétique bénéficie de réformes majeures, notamment l’intégration du gaz dans le mix énergétique, le développement des infrastructures pétrolières et gazières, et la promotion des énergies renouvelables.
Le deuxième pilier se concentre sur le développement durable, allouant des ressources importantes à la résilience climatique et à la durabilité des infrastructures.
Des projets tels que les « Autoroutes de l’Eau » visent à améliorer l’accès à l’eau potable, tandis que des actions renforcent la lutte contre les inondations et la préservation des écosystèmes.
Le troisième pilier, consacré au capital humain et à l’équité sociale, prévoit une enveloppe de 1 377 milliards FCFA pour l’éducation et la formation professionnelle.
Le projet met aussi en place des mesures pour améliorer l’accès aux soins de santé, renforcer la couverture sanitaire universelle et promouvoir l’emploi des jeunes à travers des programmes de formation adaptés.
Enfin, le quatrième pilier, consacré à la gouvernance et à l’intégration africaine, souligne des réformes institutionnelles pour moderniser l’administration publique, renforcer l’État de droit et promouvoir l’inclusion financière. Un accent particulier est mis sur la lutte contre la corruption et la transparence dans la gestion publique.
Pour financer ces ambitions, le gouvernement prévoit des réformes fiscales profondes, notamment l’élargissement de l’assiette fiscale, la rationalisation des exonérations et l’amélioration des mécanismes de collecte.
Le PLF 2025 ambitionne une augmentation de 20,1 % des recettes internes par rapport à 2024, atteignant 4 549,6 milliards FCFA.
En matière de gestion de la dette, le Sénégal adopte une approche prudente, en favorisant les financements concessionnels et en développant des outils innovants comme les « Diaspora Bonds ».
Une restructuration des entreprises publiques est également prévue pour améliorer leur rentabilité et réduire leur dépendance aux subventions étatiques.
ARD/Sf/te/APA