Cette convergence est liée à une augmentation des entrées de capitaux, ce qui permet d’envisager avec optimisme la poursuite du renforcement du naira.
Le taux de change officiel, actuellement fixé à environ 1 609 nairas pour un dollar, est désormais presque identique au taux de 1 610 nairas sur le marché noir. Il s’agit de la plus longue période de rapprochement depuis le début des réformes du marché des changes en juin dernier.
Intervention de la Banque centrale
Cette convergence est largement attribuée aux mesures mises en œuvre par la Banque centrale du Nigeria (CBN) en juin 2023. Ces mesures visaient à attirer davantage d’investissements étrangers en dévaluant effectivement le naira, rapprochant initialement les taux officiels et non officiels. Alors que le naira s’est à nouveau affaibli en janvier, une hausse significative des taux d’intérêt le mois dernier a permis de stabiliser la monnaie.
Des signes positifs
Les efforts de la CBN semblent porter leurs fruits. Les envois de fonds à l’étranger sont montés en flèche, dépassant 1,3 milliard de dollars en février, alors qu’ils n’étaient que de 300 millions de dollars le mois précédent.
Les achats d’actifs nigérians par les investisseurs étrangers ont dépassé 1 milliard de dollars pour le seul mois de février, ce qui porte le total des entrées pour 2024 à plus de 2,3 milliards de dollars, dépassant déjà le total de 3,9 milliards de dollars pour 2023.
Les réserves de change du Nigéria ont atteint leur plus haut niveau depuis juin 2023, s’établissant à 34,37 milliards de dollars.
Perspectives d’avenir
Les analystes de Goldman Sachs pensent que le naira pourrait s’apprécier davantage si la CBN continue à augmenter les taux d’intérêt. Ils estiment que la monnaie nigériane est de plus en plus attrayante en raison des récentes hausses des taux d’intérêt, ce qui en fait l’une des « monnaies frontières » les plus prometteuses. Leurs projections suggèrent une appréciation potentielle de 1 200 nairas pour un dollar au cours de l’année prochaine.
Des défis à relever
Malgré ces tendances positives, l’inflation reste un sujet de préoccupation. Les économistes prévoient que les données de vendredi montreront un taux d’inflation de 31,3 % en février. Cela pourrait inciter la CBN à continuer à augmenter les coûts d’emprunt.
Dans l’ensemble, le naira nigérian montre des signes de reprise grâce à l’augmentation des entrées de capitaux et aux interventions de la banque centrale. Bien que des défis tels que l’inflation persistent, les perspectives d’avenir pour le naira semblent prudemment
optimistes.
ABJ/fss/te/APA