La Mauritanie peut opérer une véritable transformation « en exploitant ses richesses naturelles pour construire un avenir prospère et durable ».
Dotée d’immenses ressources naturelles sur son territoire de plus d’un million kilomètres carrés, la Mauritanie pourrait devenir l’un des fers de lance de l’économie ouest-africaine d’ici les prochaines années. Avec des politiques adéquates et une bonne gouvernance, le pays qui a réélu, fin juin, le président Mohamed Ould El-Ghazouani, pour un deuxième mandat de cinq ans, peut opérer une véritable transformation « en exploitant ses richesses naturelles pour construire un avenir prospère et durable », a indiqué Malinne Blomberg, directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord de la Banque africaine de développement (Bad).
Avec plusieurs milliards de tonnes de gisements de minerai de fer, la Mauritanie, qui se trouve à cheval entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord, est le deuxième plus grand producteur de cet important minerai sur le continent. Rien qu’en 2022, elle en a produit treize millions de tonnes grâce à des réformes proactives et à des politiques minières attrayantes, souligne Mme Blomberg, dans un éditorial transmis mardi à APA, citant des données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
L’institution financière panafricaine indique que les sources minières sont « en bonne voie pour doubler » cette production d’ici 2030, notant que l’exploitation minière occupe une place importante dans l’économie mauritanienne. En effet, les «Perspectives économiques en Afrique » de la Bad estiment la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du pays à 4,2 % en 2024 et à 5,5 % en 2025. Ces chiffres sont supérieurs aux prévisions de croissance tant africaine que mondiale, alors que cette croissance supérieure à la moyenne est en grande partie attribuable aux activités du secteur minier, a expliqué Mme Blomberg.
À l’échelle mondiale, cette dernière note que le paysage de la production d’acier évolue, avec un passage à des processus moins intensifs en carbone et plus efficaces. Cela se traduit par une demande accrue en minerais de haute qualité, qui nécessitent moins d’énergie et produisent moins de déchets.
La Mauritanie, particulièrement sa Société nationale industrielle et minière (SNIM), est prête à tirer parti de cette tendance, se réjouit-elle, rappelant que le pays prévoit de doubler sa capacité de production de minerai de fer pour la porter à plus de 45 millions de tonnes par an.
Face à ces mutations, la Bad « a été un partenaire clé dans le parcours de la Mauritanie. Elle a investi massivement dans l’infrastructure de la SNIM, notamment en accordant un prêt de 46,9 millions de dollars pour élargir le chenal d’accès au port minéralier de Nouadhibou. Cela a stimulé les exportations de fer et contribué à augmenter les recettes fiscales de l’État », a précisé Malinne Blomberg, qui dirige également le bureau pays de la Bad pour la Tunisie.
ODL/te/Sf/APA