Le secteur du tourisme au Maroc est durement touché par la pandémie du coronavirus avec des pertes estimées à plus de 3,2 milliards d’euros (34,1 milliards DH) en termes de chiffre d’affaires touristiques en 2020 et de plus de 1,3 milliards d’euros (14 milliards DH) de perte en termes de chiffre d’affaires pour l’hôtellerie, selon la Confédération nationale du tourisme (CNT).
Dans son étude sur l’impact du Covid-19 sur le tourisme, la CNT prévoit une chute globale de près de 6 millions de touristes, qui occasionneront une perte totale de 11,6 millions de nuitées.
Pas moins de 500.000 emplois et 8.500 entreprises seraient menacés, dont des entreprises d’hébergement touristiques classées, des entreprises de restauration touristique, des agences de voyages, des sociétés de transport touristique et des sociétés de location de voitures.
La banque CFG Maroc a estimé les effets d’une baisse des arrivées touristiques à 39% en 2020 et des nuitées à 30% par rapport à 2019, en supposant que la contre-performance des touristes étrangers serait partiellement compensée par la performance des touristes nationaux.
Selon une note de la délégation européenne au Maroc, l’activité économique du Maroc sera incontestablement impactée par le repli de l’économie européenne sachant que les échanges avec l’UE représentent plus de 58% des exportations marocaines. 59% du stock d’IDE, 70% des recettes touristiques et 69% des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
En tant qu’économie axée sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc pourrait connaître des pertes importantes en 2020. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont le tourisme, l’automobile et le textile.
Sur le plan de de la croissance, la note de la délégation européenne s’est basée sur de nouvelles données, à savoir la réunion trimestrielle du conseil d’administration de la Banque centrale marocaine, décidant de revoir à la baisse ses prévisions de croissance nationale pour 2020 de 3,8% à 2,3%.
Pour le volet consommation et investissement, la note relève une hausse du taux de chômage suite au gel des activités des entreprises ainsi qu’aux mesures sanitaires prises comme le confinement. Une baisse de la consommation des ménages et de l’investissement devrait être attendue, prévient la note.
Des risques d’approvisionnement au niveau du marché marocain en intrants importés et de baisse de la demande étrangère restent, néanmoins, envisageables. De plus, la crise pourrait impacter le commerce extérieur du Maroc qui représente 32% du PIB. Au niveau de la balance commerciale, un ralentissement des exportations reste aussi probable au vu de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, de l’allongement des délais de traitement des dossiers et de la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc.
HA/APA