Le Roi Mohammed VI a appelé le secteur privé et particulièrement le secteur bancaire à s’impliquer davantage dans le développement économique du pays.
« Aussi, exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays », a insisté le Souverain dans son discours vendredi à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du parlement.
Selon lui, cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus.
« A cet égard, outre l’engagement des banques auprès des grandes entreprises en termes d’appui et de financement, Nous les incitions à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement », a-t-il dit.
Pour cela, elles doivent notamment simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit, s’ouvrir davantage aux autoentrepreneurs, financer les petites et moyennes entreprises, a expliqué le Roi.
Le Souverain, a, à cet effet, invité le gouvernement et la banque centrale, en coordination avec le groupement professionnel des banques du Maroc, à œuvrer à la mise au point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi.
« Eu égard à leurs retombées positives sur nombre de familles et sur l’ensemble de la société, il convient de s’inspirer des expériences fructueusement menées par les organismes qui financent des projets portés par des jeunes, facilitant ainsi leur insertion socioprofessionnelle », a-t-il dit.
Selon lui, ce plan repose sur trois axes. Il s’agit premièrement de favoriser l’accès, aux crédits bancaires, du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entreprenariat et de bénéficier des meilleures chances de réussite.
Deuxièmement, il convient de soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités d’exportation, notamment vers l’Afrique, et leur permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie nationale.
Et troisièmement, il importe de faciliter l’accès aux prestations bancaires et aux opportunités d’insertion professionnelle et économique, à l’ensemble des citoyens, en général et aux travailleurs du secteur informel, en particulier.
« Nul besoin de rappeler que le dynamisme économique passe par le développement des transactions bancaires », a affirmé le Souverain.
Le Roi Mohammed VI a tenu à à saluer les résultats obtenus au cours des deux dernières décennies, qui ont « vu tripler le taux de bancarisation de la population marocaine ».
« Dans ces conditions, en mettant à profit les technologies nouvelles et les innovations financières, il convient que les banques redoublent d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires et aux dispositifs de financement. Les deux parties pourront ainsi en tirer avantage dans une logique d’équilibre et d’équité, qui profite in fine au processus de développement, a-t-il indiqué.
Ce plan n’atteindra pas ses objectifs si les citoyens bénéficiaires ne s’impliquent pas de manière responsable et ne respectent pas les engagements induits par les prêts contractés, a-t-il relevé.
Par ailleurs, il appartient aux institutions et aux autorités de régulation et de contrôle financiers d’assurer le suivi des différentes opérations, de veiller à instaurer une relation équilibrée, fondée sur la confiance entre organismes de financement et débiteurs.
A cette occasion, le Souverain a rappelé la responsabilité sociale qui incombe à l’entreprise financière, ainsi que sa nécessaire participation aux initiatives constructives, « qu’elles soient à vocation sociale ou humanitaire, ou qu’elles visent la préservation de l’environnement, la promotion du développement durable ».
La construction d’un Maroc évolué et développé, la formulation de réponses appropriées aux préoccupations et aux attentes de ses citoyens, nécessitent la mutualisation et la mise en cohérence des efforts.
« De cette tribune, j’invite l’institution législative que vous représentez, l’appareil exécutif, ainsi que le secteur privé, plus particulièrement le secteur bancaire, à s’associer à l’effort de développement national, à contribuer à la réussite de l’étape nouvelle dans laquelle nous nous engageons », a-t-il plaidé.
HA/APA