La progression des concours au secteur non financier marocain reflète le ralentissement de la croissance des prêts alloués aussi bien au secteur privé qu’au secteur public, ressort-il du bulletin des statistiques monétaires de la centrale marocaine.
Les prêts accordés aux entreprises privées non financières au Maroc ont considérablement ralenti en septembre 2024, enregistrant une progression de seulement 2 %, contre 2,9 % en août, selon un récent rapport de Bank Al-Maghrib (BAM). Ce repli marque un contraste notable avec la forte croissance de 14,9 % des prêts octroyés aux entreprises publiques non financières sur la même période.
Dans l’ensemble, les prêts au secteur non financier ont tout de même enregistré une hausse en septembre, soutenue par une augmentation de 1,1 % des prêts aux ménages, en amélioration par rapport aux 0,8 % relevés le mois précédent.
L’accès au financement reste cependant un défi majeur pour le développement des petites et moyennes entreprises (PME) marocaines, qui représentent la majeure partie du tissu entrepreneurial national. En effet, 90 % des entreprises marocaines sont de petite taille, tandis que 9 % relèvent de la catégorie des entreprises de taille moyenne.
Lorsque ces entreprises sollicitent des financements auprès des banques et autres institutions financières, elles se heurtent souvent à des exigences rigoureuses en termes de « garanties étendues », dépassant fréquemment leurs capacités. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, avait déjà mis en lumière cette problématique en février 2022.
Par ailleurs, les PME marocaines sont confrontées à la perception de leur risque accru par les prêteurs, qui les considèrent souvent comme des clients subprime. Cette évaluation se traduit par des coûts bancaires plus élevés, même lors de périodes critiques comme la crise du COVID-19.
RT/te/Sf/APA
RT/te/APA