Le chiffre d’affaires du groupe OCP est resté stabilisé autour de 2,8 milliards de dollars au premier semestre 2020, par rapport à la même période de l’année dernière et ce malgré la baisse des prix de toutes les catégories des produits phosphatés, indique mardi le groupe dans un communiqué.
Cette stabilité des revenus est attribuable à des volumes de ventes d’engrais plus élevés, qui ont augmenté de plus de 1,5 million de tonnes par rapport aux niveaux du premier semestre 2019. Pour cette période, les revenus de la roche ont diminué de 5% d’une année à l’autre, reflétant principalement la baisse des prix de la roche, qui a largement compensé la hausse des volumes d’exportation au premier semestre, en particulier vers l’Amérique latine et l’Europe, précise la même source.
Dans un contexte de sur-offre sur le marché international, les prix moyens du phosphate de diammonium (DAP) ont connu une baisse de plus de 20% sur les six premiers mois de l’année 2020, comparés à ceux pratiqués durant la même période en 2019. Cette situation de prix défavorable a été compensée par une hausse des importations mondiales, à l’exception de l’Inde et des Etats-Unis, qui détenaient en début d’année des stocks élevés, accompagnée d’un recul des exportations chinoises.
Le groupe OCP a bénéficié de sa présence à travers les cinq continents et de sa flexibilité industrielle pour adapter son portefeuille de produits à la demande de chaque région et profiter au mieux des opportunités du marché.
Cette augmentation du volume de ventes d’engrais du groupe est soutenue notamment par le plan de continuité d’activité, mis en œuvre dès le début de la pandémie, qui a permis le maintien des opérations de production minière et chimique sur tous les sites, à une cadence usuelle, souligne-t-on.
L’EBITDA du groupe est demeuré stable avec une marge solide de 31%, similaire à l’année dernière, largement supérieure à la moyenne du secteur qui se situe autour de 20% sur la même période, bénéficiant ainsi des coûts plus faibles notamment de la production et du soufre et des coûts de l’ammoniac.
Dans les détails, l’EBITDA du premier semestre 2020 a atteint 869 millions de dollars contre 883 millions de dollars réalisés à la même période de 2019.
Le chiffre d’affaires de l’acide phosphorique a diminué de 31% par rapport à la même période de l’année dernière, impacté à la fois par la baisse des prix et des volumes. Le fléchissement des volumes de ventes est principalement la résultante des exportations d’acide vers l’Inde, où la baisse de la demande reflétait la réduction de la production locale d’engrais suite à la propagation de la pandémie.
La baisse des prix de l’acide au 1er semestre 2020 par rapport au 1er semestre 2019, a suivi la même tendance baissière que les prix des roches et des engrais.
L’OCP consolide ainsi sa position de leader sur le secteur, notamment grâce à l’amélioration continue de ses coûts de production. Le groupe phosphatier a par ailleurs ouvert plusieurs chantiers de pilotage de ses performances afin de limiter les effets négatifs générés par la pandémie. L’effet de ces mesures, qui se poursuivront post-pandémie, sera visible sur les résultats de l’année 2020, précise le communiqué.
Quant au résultat net consolidé part du groupe, il a été impacté par la comptabilisation en totalité sur le semestre de la contribution du groupe au Fonds spécial Covid-19, de 3 milliards de dirhams (1 euro = 10,8 DH).
Malgré la pandémie qui perdure et l’incertitude qui pèse sur l’environnement économique, les perspectives du groupe pour l’année 2020 s’annoncent favorables, relève le communiqué.
HA/APA