La croissance du PIB réel devrait rebondir à 4,5 % en 2021, à mesure que l’économie se remettra d’une importante récession et que l’agriculture retrouvera une bonne croissance, a estimé la Banque Africaine de Développement (BAD) dans son dernier rapport sur les perspectives économiques 2021.
Au cours du 3ème trimestre de 2020, les exportations de pièces automobiles ainsi que de phosphate et dérivés ont rebondi et devraient se renforcer davantage à court terme avec l’augmentation de la demande mondiale, relève le rapport, pour qui cet état de choses « compensera probablement la morosité des secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration qui devrait perdurer ».
Par conséquent, le déficit de la balance courante et le déficit budgétaire devraient se resserrer, et les pressions inflationnistes devraient rester modérées, relève la BAD.
« Néanmoins, le pays est confronté à d’importantes inégalités sociales, à des disparités régionales en matière de développement économique ainsi qu’au chômage des jeunes. Repenser le modèle de développement pour favoriser une croissance inclusive est la mission assignée à la commission spéciale nommée par le roi », souligne le document.
Au sujet de l’impact de la COVID-19 sur l’économie marocaine, la BAD a rappelé que l’économie marocaine a subi les « conséquences désastreuses » de la pandémie de COVID-19, connaissant en 2020 sa première récession depuis plus de deux décennies. Le PIB réel a diminué de 5,9 % en 2020, après avoir augmenté de 2,5 % en 2019.
En plus des effets néfastes d’un confinement strict de trois mois pour contenir la propagation de la COVID-19, une sécheresse a également pesé sur les revenus du monde rural, ce qui a encore réduit la demande intérieure, fait remarquer le rapport, notant que la croissance économique dépend des précipitations qui affectent le secteur agricole. Aussi, le taux de chômage est passé de 9,2 % fin 2019 à 12,7 % fin septembre 2020.
Les perturbations des chaînes de valeur mondiales et le ralentissement soudain de la demande des principaux partenaires commerciaux du Maroc (l’Espagne, la France, l’Italie et l’Allemagne) ont également réduit les exportations marocaines, qui ont chuté de 10,1 % au cours des dix premiers mois de 2020, font observer les auteurs du rapport.
Et d’ajouter que Le Maroc a rapidement obtenu des fonds d’urgence de la part des donateurs, dont 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international et 460 millions de dollars de la Banque africaine de développement, pour atténuer l’impact de la pandémie.
En septembre 2020, le Maroc a également émis une obligation d’un milliard d’euros, rappelle le document, précisant que ces apports financiers ont permis de renforcer les réserves de change, représentant environ 8,1 mois d’importations et trois fois la dette due à court terme.
HA/APA