La baisse de la croissance marocaine projetée par la BERD s’explique par une reprise plus lente que prévu des investissements privés et publics à la suite de perturbations dans le secteur de l’énergie, de graves sécheresses et de l’impact de la guerre au Moyen-Orient sur les économies de la région
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique du Maroc en 2024, et la prévoit désormais à 2,9%, soit une légère baisse par rapport à son estimation précédente de 3% en mai.
Dans un rapport publié jeudi, la BERD a indiqué qu’elle s’attend à ce que l’économie marocaine rebondisse à une croissance de 3,6% d’ici 2025.
La BERD attribue cette révision à la baisse principalement aux conditions climatiques défavorables, qui devraient continuer à exercer une pression sur le secteur agricole du pays, qui dépend de la pluviométrie.
Toutefois, les secteurs industriel et touristique amortiront quelque peu le ralentissement de l’agriculture.
Sur le front de l’inflation, la situation semble se stabiliser. Les taux ont baissé à 1,3% en juillet 2024, portés par la baisse des prix de l’alimentation et de l’énergie.
Les mesures d’assainissement budgétaire prises par le gouvernement marocain, qui consistent à réduire les dépenses et à augmenter les impôts, portent leurs fruits, selon le rapport, comme en témoigne la réduction du déficit à 4,3 % du PIB. La dette publique s’élève à environ 70 % du PIB en 2023, malgré la hausse des coûts associés au service de la dette extérieure.
Néanmoins, l’économie marocaine reste très sensible à la volatilité des prix de l’énergie, étant donné que le pays importe 90 % de ses besoins énergétiques. La dépendance énergétique du Maroc l’expose à d’éventuels chocs extérieurs. De plus, le secteur agricole, qui contribue à hauteur de 12% au PIB du pays, reste fortement exposé aux effets du changement climatique et des intempéries.
RT/Sf/te/APA