Le Soudan du Sud prévoit de relancer sa production pétrole interrompue après la rupture de l’oléoduc permettant son exportation au Soudan en guerre, selon des documents consultés par l’AFP mardi.
« Le ministère du Pétrole déclare par la présente que le 30 décembre 2024 marquera la relance officielle des opérations de production dans les blocs 3 et 7« , affirme le directeur général de l’Autorité pétrolière, Kon John Akot, dans une lettre datée du 19 décembre que l’AFP a pu consulter.
La lettre est adressée au président de Dar Petroleum Operating County (DPOC), une des entreprises qui gèrent, au sein d’un consortium, le champs pétrolier du Soudan du Sud. Elle demande au groupe de faire connaître « rapidement ses plans de reprise de la production« .
Cet oléoduc, crucial pour le transport du pétrole brut vers l’étranger, a été endommagé en février dernier.
Alors que le pétrole représente environ 90% des exportations de ce pays enclavé, l’avarie a accru la crise qui sévissait déjà, entraînant un bond de l’inflation et l’effondrement de la monnaie locale, la livre soudanaise, face au dollar.
Dans ce pays d’environ 12 millions d’habitants dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté, la manne pétrolière est très largement détournée à des fins politiques et d’enrichissement. Alors que le pays est classé parmi les plus touchés par la corruption par l’ONG Transparency International (177e sur 180).
L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de façon indépendante si la production avait redémarré.
Dans une lettre datée du 23 décembre, adressée à d’autres membres du consortium, DPOC affirme toutefois qu’il reste un certain nombre de questions en suspens avant que la production puisse reprendre. « Des discussions supplémentaires » sont nécessaires, ajoute le document.
« Une fois ces problèmes résolus de manière satisfaisante, une décision finale concernant la date de lancement de la reprise pourra être déterminée et approuvée« , poursuit la lettre.
En proclamant son indépendance le 9 juillet 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession. Mais, enclavé, il continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l’exporter.
Avant l’interruption, la production dépassait les 150.000 barils de brut par jour, selon la revue statistique BP de l’énergie mondiale (BP Statistical Review of World Energy).
TE/Sf/APA avec AFP