Après la sortie des premières gouttes du pétrole sénégalais, Woodside se fixe comme objectif de produire 100.000 barils par jour dans le pays ouest-africain.
Le Sénégal vient d’entrer dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole. Woodside, opérateur australien et actionnaire majoritaire dans le champ offshore Sangomar, situé au large de Dakar, a indiqué mardi 11 juin avoir procédé à l’extraction des premières gouttes de pétrole du pays ouest-africain. Cet événement constitue « un jour historique pour le Sénégal et pour Woodside », selon Meg O’Neill, patronne de Woodside.
Dans un communiqué transmis à APA, la compagnie pétrolière explique que la production du premier baril du champ Sangomar s’est déroulée « en toute sécurité ». La première phase du développement de ce champ comprend une installation autonome de production, de stockage et de déchargement en mer (FPSO). Elle est située en eaux profondes, avec une capacité nominale de 100 000 barils par jour, reliée à des infrastructures sous-marines conçues pour permettre des phases additionnelles de développement, souligne Woodside.
« La livraison en toute sécurité du premier projet pétrolier offshore du Sénégal, malgré une période marquée par des défis mondiaux, sans précédent, démontre la capacité de Woodside à exécuter des projets de classe mondiale. Nous sommes fiers des relations que nous avons nouées avec PETROSEN, l’État du Sénégal, et nos principaux sous-traitants internationaux et locaux pour développer cette ressource d’importance nationale », s’est réjoui Mme O’Neill, assurant que le projet Sangomar « devrait générer de la valeur pour les actionnaires » conformément aux termes du Contrat de Recherche et de Partage de Production.
Le projet Sangomar est mené par la coentreprise Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD), qui est composée de Woodside (l’opérateur avec une participation de 82 %) et la Société des Pétroles et du Sénégal (PETROSEN) qui détient des parts de 18 %. L’estimation du coût de la Phase 1 du projet de développement du champ Sangomar reste dans la fourchette prévue de 4,9 à 5,2 milliards de dollars américains, soit plus de 3000 milliards de francs CFA.
Une « nouvelle ère » pour l’industrie sénégalaise
« Le début de la production du pétrole de Sangomar marque une nouvelle ère pour l’industrie, l’économie de notre pays et pour nos populations. C’est le résultat de l’engagement des différentes équipes qui ont travaillé de manière acharnée pour relever les défis et atteindre nos objectifs stratégiques dans un environnement complexe et exigeant », déclare Thierno Ly, directeur général de PETROSEN.
A l’endroit de ses compatriotes qui entrevoient plusieurs perspectives avec la nouvelle ère du pétrole et les nouveaux dirigeants à la tête de l’Etat qui promettent de renégocier des contrats conclus par leurs prédécesseurs, le Sénégalais indique que « nous n’avons jamais été aussi bien positionnés pour saisir autant d’opportunités de croissance, d’innovation et de succès pour le développement économique et social de notre pays », où le niveau de pauvreté est parmi les plus élevés du continent.
Avec la Phase 1 du développement du champ Sangomar, les investisseurs misent sur 23 puits, à savoir 11 puits de production, 10 puits d’injection d’eau et 2 puits d’injection de gaz. Le champ consiste en effet en un FPSO nommé Léopold Sédar Senghor, en hommage au premier président de la République du Sénégal. Le FPSO est amarré à environ 100 kilomètres au large des côtes sénégalaises avec une capacité de stockage de 1,3 million barils.
Alors que la campagne de forage de Sangomar est en cours et que Woodside prévoit de poursuivre les activités de mise en service et d’augmenter la production en toute sécurité en 2024, la qualité du brut devrait être d’environ 31 degrés API, ce qui correspond à la demande des marchés européens et asiatiques, d’après l’opérateur.
« L’acquisition historique par Woodside de participations dans la coentreprise RSSD auprès de Capricorn Energy et de FAR comprenait certains paiements conditionnels. Compte tenu du calendrier actuel de mise en production et des prix du pétrole, Woodside prévoit d’effectuer ces deux paiements. Les paiements finaux dépendent des résultats de production et du prix du pétrole », précise la compagnie australienne.
ODL/te/APA