Dans un geste significatif qui souligne les complexités de la coopération régionale et des intérêts nationaux, le Kenya a refusé la demande de l’Ouganda d’utiliser son oléoduc pour le transport de carburant, a rapporté la presse locale.
Cette décision a été motivée par des inquiétudes concernant le déplacement des sociétés locales de commercialisation du pétrole. L’Uganda National Oil Company (UNOC) avait demandé à être enregistrée comme société de commercialisation du pétrole au Kenya, un statut qui lui aurait permis d’accéder aux installations de la Kenya Pipeline Company.
Cependant, l’Autorité de régulation de l’énergie et du pétrole a rejeté la demande, déclarant que l’UNOC ne pouvait pas satisfaire à certaines exigences. Cette décision a des implications considérables pour les deux pays car l’Ouganda s’approvisionne actuellement en carburant auprès du Kenya à hauteur de 90% environ, une dépendance qui connaîtra un changement radical à partir de 2024.
L’Ouganda a signé un contrat avec Vitol Bahrain E.C. et qu’il cessera donc d’acheter du carburant à des entreprises kenyanes à partir de cette année-là. Le refus d’enregistrer l’UNOC en tant que société de commercialisation du pétrole au Kenya met en lumière la complexité des opérations commerciales transfrontalières et des obligations réglementaires.
Entre-temps, la scène diplomatique est façonnée par l’évolution de la dynamique des héritages coloniaux et des tentatives de remédier aux injustices historiques. Les récentes visites du président allemand Frank-Walter Steinmeier en Tanzanie et du roi britannique Charles III au Kenya ont mis ces questions en évidence.
M. Steinmeier a demandé « pardon » pour les atrocités coloniales commises par l’Allemagne en Tanzanie, en proposant de rapatrier les dépouilles des héros de la guerre anticoloniale. Le roi Charles III a exprimé ses « regrets » pour les injustices commises par les gouverneurs coloniaux britanniques au Kenya, notamment pendant la guerre des Mau Mau.
Si la réconciliation historique est un aspect essentiel, des intérêts économiques sont également en jeu, selon les analystes.
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