Les lauréats de l’édition 2019 des Trophées African Banker ont été annoncés lors d’un dîner de gala, à Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale avec le Béninois Romuald Wadagni primé meilleur ministre africain des Finances.
Les Trophées, qui ont lieu chaque année en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds africain de développement (FAD), se sont progressivement imposés comme les Oscars de la banque africaine et rendent hommage à l’excellence dans les services bancaires et financiers sur le continent africain.
Le Béninois Romuald Wadagni a été élu Ministre des Finances de l’année. Il est parvenu à améliorer considérablement les indicateurs macro-économiques du Bénin et a entrepris des réformes structurelles de l’économie.
Aucune région n’a dominé les Trophées cette année, mais les organisateurs ont appelé à davantage d’inclusion dans le secteur bancaire, au niveau de la représentation des femmes dans les équipes de direction des banques, ainsi que dans le domaine de l’octroi de prêts aux petites et moyennes entreprises.
Cet appel a été repris par les deux principaux partenaires des Trophées, le Fonds africain de garantie et Bank of Industry, qui ont tous deux créé plusieurs instruments et mécanismes de crédit novateurs destinés au secteur des Petites et moyennes entreprises (PME).
Les deux principaux trophées sont revenus à des institutions de financement du développement. Afreximbank a été nommée Banque africaine de l’année tandis que le président de la Banque de commerce et de développement, l’Éthiopien Admassu Tadesse, a reçu le titre de Banquier africain de l’année.
La Banque de commerce et de développement a multiplié par cinq la taille de son portefeuille depuis qu’Admassu Tadesse a pris les rênes de l’établissement, développant sa présence en Afrique de l’Est et australe, où la banque exerce ses activités.
De son côté, Afreximbank a lancé plusieurs produits novateurs ces dix-huit derniers mois.
Le Trophée de Carrière exemplaire a été remis au Président directeur général (PDG) de FirstRand Group, le Sud-Africain Sizwe Nxasana. Sous sa direction, la banque a dégagé un taux de croissance annuel de 20 %. Dans son discours, il a insisté sur la nécessité d’investir davantage dans le capital humain pour accélérer la croissance sur le continent.
Le prix African Banker Icon a été décerné à Mitchell Elegbe, fondateur d’Interswitch, le prestataire de services de paiement. On estime que sa société devrait devenir la première société africaine de technologie dont la valeur dépasse 1 milliard $.
Le gouverneur de la Banque centrale d’Égypte, Tarek Amer, a remporté le prix de Gouverneur de l’année, pour avoir su restaurer la confiance dans les marchés égyptiens et pour avoir contribué à faire du pays l’une des économies du monde à la croissance la plus rapide, et l’un des marchés émergents les plus florissants.
Les banques sud-africaines ont dominé les catégories Banque d’investissement et Deals de l’année. Absa a obtenu le prix Banque de l’année. Standard Bank et RMB ont gagné le trophée Deal de l’année – Acquisition, avec l’introduction en Bourse de Vivo Energy.
Le Deal de l’année dans la catégorie Obligations est revenu à l’euro-obligation de 2,2 milliards d’euros du Sénégal, tandis que le financement de la plateforme flottante de GNL par le Crédit Agricole et TDB au Mozambique, a remporté le prix de Deal de l’année dans les infrastructures.
Ecobank a obtenu le trophée de Banque de détail de l’année ; la banque kényane KCB celui de l’innovation tandis qu’Equity Bank a reçu le prix de Banque socialement responsable. Enfin, la nigériane Bank of Industry a été récompensée pour ses efforts dans le domaine de l’inclusion financière.
Évoquant « les succès remarquables » des banques retenues pour les Trophées 2019, Omar Ben Yedder, éditeur du magazine African Banker a déclaré que « nous suivons le travail du secteur des services financiers depuis de nombreuses années ».
Selon lui, le secteur a affiché d’excellents résultats et l’année 2018 a été prospère pour les banques. « La fintech a été sans aucun doute le secteur le plus dynamique en matière d’investissements et nous n’avons pas encore vu l’impact qu’elle aura dans les années à venir », a-t-il expliqué.
Toutefois, malgré les accomplissements du secteur bancaire, les paroles du lauréat du Trophée du Banquier de l’année, prononcées lors du Forum des investissements en Afrique l’an dernier, résonnent encore : nous devons agir plus vite, à plus grande échelle et utiliser les synergies ».
Pendant longtemps, la Guinée Equatoriale était le pays d’Afrique à la croissance la plus forte, avec des investissements colossaux. Suite à l’effondrement du prix du pétrole, ce pays a décidé de mener des réformes structurelles pour transformer l’économie.
Les Trophées, sous l’égide de la Banque africaine de développement, sont financés par le Fonds africain de garantie (partenaire platine), la Banque de l’Industrie (partenaire or) et Coris Bank (partenaire associé). Cette année, le sponsor local était Banco Nacional de Guinea Ecuatorial, la première banque du pays en termes de bilan et de présence géographique.
LS/APA