L’Afrique doit favoriser le redressement et la transformation pour réduire les inégalités et les vulnérabilités sur le continent, exacerbées par divers problèmes, a déclaré le secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), Antonio Pedro.
Pedro a fait cette remarque lors de la cinquante-cinquième session de la Conférence des ministres africains, des finances, de la planification et du développement économique, qui a entamé ses travaux lundi dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
S’exprimant lors de l’événement, le secrétaire par intérim de la CEA, Antonio Pedro, a déclaré que la croissance de l’Afrique est en train de rebondir à 4,1%, l’inflation ayant été réduite à 12 % jusqu’à présent.
Cependant, le continent a besoin de taux de croissance à deux chiffres pour réaliser des percées afin de promouvoir un nouveau cycle de croissance durable, d’organiser un climat réglementé pour les affaires et l’innovation, a-t-il déclaré.
Pour ce faire, il faudra veiller attentivement à ce qu’une base macroéconomique solide soit en place pour permettre la transformation structurelle, a-t-il ajouté.
« Nous devons également encourager la réforme de l’architecture financière mondiale afin de débloquer des financements à long terme, des emplois verts, des politiques en faveur des pauvres, des mécanismes fiscaux pour le carbone et des flux financiers illicites », a-t-il précisé.
L’Afrique doit risquer l’investissement sur le continent pour les investisseurs nationaux et étrangers afin de soutenir les efforts considérables qui sont nécessaires pour développer une réserve crédible de projets bancables avec une marge de manœuvre fiscale limitée.
Chaque dollar dépensé doit générer un maximum d’impacts socio-économiques et de co-bénéfices qui vont au-delà des méthodes du PIB et de la maximisation des profits, et personne ne doit être laissé pour compte, a fait remarquer le secrétaire exécutif par intérim.
Pour sa part, le ministre éthiopien des finances, Ahmed Shide, a déclaré que, jusqu’en 2019, l’Afrique abritait les économies à la croissance la plus rapide du monde.
Selon lui, cette croissance a été alimentée en partie par des termes de l’échange favorables, une meilleure gestion macroéconomique et la croissance des investissements.
« La plupart des économies africaines se sont si bien portées au cours des dernières décennies que nous étions en passe d’atteindre la plupart des objectifs des SDG jusqu’à ce que de multiples chocs mondiaux et internes menacent de réduire à néant plusieurs années de gains socio-économiques ».
Toutefois, l’avènement du Covid-19, la guerre en Ukraine et les aléas du changement climatique ont fait reculer les deux décennies de croissance économique de l’Afrique, a-t-il déclaré.
« 149 millions d’Africains ont sombré dans la pauvreté, tandis que des millions d’autres risquent de tomber dans l’extrême pauvreté en raison des perturbations de l’économie mondiale précipitées par la guerre en Ukraine et la fréquence des intempéries causées par le changement climatique ».
Les conséquences immédiates et à long terme du Covid-19 et de la crise économique et sécuritaire mondiale sont un signal d’alarme pour l’Afrique, qui doit repenser son paradigme de développement, a-t-il déclaré, ajoutant que la recherche d’une solution locale est vitale avant que la crise n’engloutisse le continent.
MG/abj/lb/APA