La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est synonyme d’un nouveau cycle économique africain et sera l’une des plus grandes zones de libre-échange dans le monde avec un marché commun de 1,2 milliards de consommateurs et une classe moyenne naissante de 300 millions de personnes et des besoins sans cesse croissants, a souligné, jeudi Niamey, le ministre délégué marocain chargé de la coopération africaine, Mohcine Jazouli.
« Cela représente pour les entreprises africaines un nouveau défi et des gains économiques avec des centaines de milliers d’emplois à la clef dans tous les domaines. Cette Zone va propulser l’Afrique au niveau des acteurs majeurs de la mondialisation », a-t-il dit lors de la 35ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, qui a ouvert ses travaux dans la capitale nigérienne.
Pour porter et soutenir cette dynamique, le Maroc s’est lancé dans un programme d’investissements sans précédent, a-t-il rappelé, ajoutant que le Maroc innove et renforce les liens de coopération avec tous les pays africains qui partagent ce désir de l’émergence de l’Afrique.
A l’ouverture de ce conclave, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a souligné l’impératif pour les Etats africains de tout mettre en œuvre en vue de mener à bon port les différents projets inscrits dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’UA.
Parmi les projets les plus emblématiques de cet agenda, a-t-il dit, figure incontestablement l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui ambitionne d’intensifier les échanges commerciaux sur l’ensemble du continent et de constituer, à terme, un marché continental intégré.
Le président de la Commission de l’UA s’est, dans ce sens, félicité du travail technique d’envergure qui a été consenti en prélude à l’entrée en vigueur officielle de la ZLECAF qui sera actée lors de la 12ème session extraordinaire de l’UA, prévue dimanche prochain dans la capitale nigérienne.
A cet égard, il s’est réjoui de la diligence de ratification par plus d’une vingtaine de pays de l’Accord sur la ZLECAF, dans la continuité de la dynamique enclenchée à Kigali il y a presque une année.
« Aussi, devrions nous traiter avec l’urgence requise toutes les questions en suspens, qu’elles soient de nature technique ou politique », a-t-il plaidé, expliquant que sur le plan technique, nombre d’outils opérationnels sont encore à mettre au point.
Au plan politique, a-t-il enchainé, la ratification du protocole au Traité d’Abuja sur la libre circulation des personnes et des biens et de bien d’autres mécanismes à vocation d’intégration régionale reste une « urgence qui nous interpelle tous ».
Dans la foulée, le président de la commission de l’UA a appelé à ratifier le protocole sur la libre circulation des personnes qui est un complément, voire une condition indispensable à l’intégration économique et sociale à laquelle « nous aspirons » dans le continent.
Sur un autre registre, il a mis en avant l’importance du triptyque intégration-prospérité-paix dans la réalisation du développement en Afrique, comme le préconise clairement l’Agenda 2063 de l’UA.
Pour sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, dont le pays assure la présidence actuelle de l’UA a mis l’accent sur l’impératif de conjuguer les efforts sur la base d’une approche fondée sur le consensus et la coopération entre tous les Etats Africains, le but étant de mieux servir les intérêts des peuples africains.
Pour lui, il est grand temps de renforcer la coopération entre l’UA et les autres groupements et blocs régionaux, oeuvrer à promouvoir l’intégration continentale stratégique, consolider davantage la paix et la sécurité et faire rayonner l’image du continent africain sur la scène internationale.
Revenant sur le lancement imminent de la phase opérationnelle de la ZLECAF, le chef de la diplomatie égyptienne a évoqué un événement historique majeur sur la voie de la réalisation et du parachèvement de l’intégration économique africaine, notant qu’une mise en œuvre littérale des dispositions de cet accord est de nature à garantir un climat propice pour le développement inclusif de toue l’Afrique.
Plusieurs questions sont à l’ordre du jour de la 35ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA qui se poursuit à huit clos. Il s’agit, entre autres, de l’examen du processus de réforme institutionnelle de l’UA, du projet de budget 2019 de l’UA, et de la gestion du « Fonds pour la paix de l’UA », entre autres.
HA/APA