La Zone de libre-échange continentale (ZLEC) constituera la plus grande zone de libre-échange intégré du monde avec 1,3 milliard de consommateurs et un Produit intérieur brut (PIB) combiné d’environ 3, 400 milliards de dollars, a appris APA lundi à Malabo, à la veille du démarrage des travaux des Assemblées annuelles 2019 de la Banque africaine de developpement (BAD) dans la capitale équato-Guinéenne.
Dans une conférence de presse en prélude à ces assises, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré que «si l’intégration se passe bien, l’Afrique va se développer dans la dignité et la confiance ».
Il expliquait la pertinence du thème de cette édition des Assemblées annuelles de la BAD portant sur «l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique ». Pour lui, cette intégration a pris son envol avec l’accord conclu en mars 2018 sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), et qui entrera en vigueur en juillet prochain.
La ZLEC constituera la plus grande zone de libre-échange intégré du monde, avec 1,3 milliard de consommateurs et un produit intérieur brut (PIB) combiné d’environ 3,400 milliards de dollars. Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), la croissance du PIB de l’Afrique pourrait atteindre 6% par an sur un continent sans frontières.
Répondant aux questions de journalistes panafricains et internationaux, M. Adesina a affirmé que la Banque a investi environ un milliard de dollars pour soutenir plusieurs initiatives, y compris des infrastructures transfrontalières, pour faire progresser les échanges commerciaux entre les pays africains. Ces investissements ont été faits, pour la plupart, aux petites et moyennes entreprises, moteur de la croissance économique.
Le ministre équato-guinéen de l’Économie, des finances et de la planification, Cesar Augusto Mba Abogo, qui a animé conjointement cette conférence de presse avec M. Adesina, a mis en évidence les efforts significatifs de son pays en matière de développement économique et d’infrastructures pour aider à intégrer la région d’Afrique Centrale.
C’est un réel privilège d’accueillir les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, s’est-il félicité , soulignant que les grandes priorités de la Banque, +High 5+, sont totalement en phase avec la stratégie de développement de la Guinée Equatoriale jusqu’en 2025.
Cesar Augusto Mba Abogo, a par ailleurs indiqué que le réseau routier à Malabo (île de Bioko) ainsi que sur la partie continentale du pays étaient en meilleur état que sur le reste du continent.
La Guinée équatoriale a investi dans une politique de logement social et continuera à renforcer les capacités sur le plan humain par des programmes de formation, en gardant à l’esprit les défis à relever en matière de compétence.
La Guinée équatoriale a été choisie comme pays hôte des Assemblées annuelles en raison de son potentiel économique et parce que l’Afrique Centrale tirera bénéfice de l’intégration régionale, a précisé le président Adesina dont les propos sont raportés par un communiqué de son institution remis à APA.
« Nous croyons que le potentiel est immense au regard du faible niveau d’intégration» , a-t-il avancé.
L’intégration régionale est l’une des cinq priorités stratégiques, +High 5+, de la Banque, et est considérée comme un point axial pour stimuler le développement économique de l’Afrique.
La Banque s’est engagée à accélérer l’intégration du continent. Au cours des cinq dernières années, la Banque a investi plus de 15 milliards de dollars américains dans les infrastructures d’énergie, de transport et de technologies de l’information et de la communication.
Parmi ces projets, figure un prêt de 93,8 millions de dollars pour la construction tant attendue du pont +Sénégambie+, entre la Gambie et le Sénégal, qui entraînera une baisse de 50% des coûts du transport entre les deux pays, de santé et d’éducation pour 900 000 personnes vivant à proximité.
Lors d’un petit-déjeuner avec la presse, le président Adesina avait souligné, plus tôt dans la matinée, l’importance de l’intégration régionale en Afrique.
Si nous réussissons notre intégration, l’Afrique sera plus compétitive et pourra créer un nombre très important d’emplois, avait-il déclaré.
Les Assemblées annuelles de la BAD représentent une opportunité unique pour les experts, gouvernements, entreprises, représentants de la société civile, think tanks et universitaires de partager leurs points de vue sur les efforts à réaliser dans l’intégration régionale et d’échanger sur les défis majeurs du développement en Afrique. Les travaux de ces 54èmes Assemblées annuelles de la BAD démarrent mardi, tandis que l’ouverture officielle est prévue mercredi.
LS/APA