Au-delà d’une corvée, Samuel Sia, un élève de 15 ans admis en classe de seconde C (série scientifique), vend à Koumassi, dans le Sud d’Abidjan, du pain avec des condiments, substituant sa mère durant l’été, derrière son étal, une véritable source de revenu pour la famille.
Membre d’une famille modeste de quatre enfants dont trois garçons et une fille, Samuel Sia, aide depuis un an sa mère à faire le commerce de pain et de condiments. Ses réflexes en mathématiques ont milité dans le choix de sa génitrice pour cet appui.
D’une mère ménagère et d’un père technicien de surface, le jeune Samuel Sia, sait pertinemment ne pas être issu d’une famille riche. Il a appris à observer que seul le travail, procure chaque jour, le nécessaire et couvre les besoins financiers de sa famille.
Moins taquin, il reste concentré sur la vente des baguettes de pains et des condiments comprenant du poisson pilé mixé à de l’huile, du rognon frit, des œufs préparés, du petit poids. Et, selon la mesure, il sert les clients qui ne s’en plaignent pas.
De grandes personnes comme des adolescents visitent son étal sur lequel est dressé des récipients en plastique ou en métal, soigneusement préparés dès l’aube par sa mère, qui le rejoint quasiment tous les jours à 9 heures GMT (heure locale) pour prendre le relais.
« Plus j’aide maman, plus elle est contente de moi », estime Samuel qui rêve devenir professeur de physiques, une discipline dans laquelle il a décroché l’année académique précédente une moyenne cumulée de 14/20.
Aux encablures du terminus du bus de la ligne 25 de la Société des transports abidjanais (Sotra, publique), son service fait le bonheur des populations riveraines qui raffolent le pain au petit déjeuner. Ici, il accueille aussi ses amis du quartier.
Naomi Pascale, 14 ans, l’une de ses connaissances, beaucoup volubile, ne manque pas de le tancer, tout en rigolant. « Je veux un bon pain et non les pains chinois » lance-t-elle, exigeant une baguette bien charnue.
Le service est « bon », juge-t-elle. Sa camarade Blanche Bossou, confie elle aussi avoir vendu de l’alloco, de la friture de banane plantain, pendant ses grandes vacances à Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest d’Abidjan.
À l’instar de Samuel Sia, plusieurs jeunes de son âge en Côte d’Ivoire font des jobs de vacances ou aident leurs parents dans des commerces, toute chose qui les prépare à affronter plus tard le monde entrepreneurial et à affûter leurs armes en entreprise.
AP/ls/APA