Selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, le recours à la finance islamique est plus qu’une simple solution financière : elle incarne une vision stratégique pour bâtir un Sénégal moderne, compétitif et solidaire à l’horizon 2050.
Dans un contexte mondial où les modèles économiques conventionnels montrent leurs limites face à des défis globaux, le ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a mis en lumière le potentiel de la finance islamique lors de la retraite stratégique des gouverneurs de la Banque islamique de développement (BID), à Médine le 12 janvier 2025.
Pour lui, cette approche offre des solutions adaptées aux défis économiques du pays de la Téranga, en parfaite adéquation avec les ambitions de la vision Sénégal 2050.
La finance islamique, par son caractère innovant et solidaire, est perçue comme un levier stratégique capable de soutenir la transformation du Sénégal en une économie émergente, diversifiée et résiliente.
Cette approche financière repose sur des principes de justice sociale, de partenariat et de responsabilité partagée, et s’inscrit pleinement dans les objectifs à long terme de la vision Sénégal 2050, qui vise à positionner le pays parmi les économies les plus compétitives de l’Afrique.
L’un des principaux défis du Sénégal, comme de nombreux autres pays africains, réside dans la saturation des bilans souverains et la dépendance aux financements extérieurs. La finance islamique, avec ses instruments novateurs tels que les sukuk (obligations islamiques) et ses mécanismes de financement structuré d’actifs, propose une alternative efficace pour lever des fonds locaux, tout en réduisant la pression sur les finances publiques.
Abdourahmane Sarr a souligné que la finance islamique, « en privilégiant le partenariat public-privé et en s’appuyant sur des instruments financiers qui répondent aux besoins de financement des infrastructures, des entreprises et des projets sociaux, est particulièrement bien adaptée pour répondre aux défis du Sénégal dans le cadre de sa transformation économique. »
En intégrant la solidarité islamique et les principes de gouvernance éthique, la finance islamique permet de structurer des projets de manière compétitive, tout en garantissant une rentabilité sociale et économique.
La finance islamique au service des PME et de l’urbanisation
Un autre domaine où la finance islamique joue un rôle crucial est celui du financement des PME, qui constituent la colonne vertébrale de l’économie sénégalaise.
Les PME, souvent confrontées à des difficultés d’accès au crédit conventionnel, peuvent bénéficier des produits financiers islamiques, qui favorisent l’accès à des financements basés sur des principes de partage des risques, d’investissements directs et de financement par actifs.
De plus, avec l’urbanisation croissante du Sénégal, les besoins en infrastructures urbaines sont en constante augmentation. Les sukuk et autres instruments de financement, « permettent de financer ces projets d’infrastructures sans recourir excessivement à des financements étrangers », a fait savoir M. Sarr.
Ces instruments sont en adéquation avec l’ambition de la vision Sénégal 2050, qui prévoit la création de villes modernes, durables et bien connectées, tout en préservant l’autonomie financière du pays.
Le ministre Sarr a souligné que la finance islamique offre également un modèle de financement inclusif et durable, qui répond aux principes de la vision Sénégal 2050.
« En s’appuyant sur des mécanismes de financement socialement responsables, la finance islamique incarne les valeurs de la solidarité et de la justice économique, en garantissant une répartition équitable des ressources et en soutenant les projets qui favorisent l’inclusion des populations les plus vulnérables », a-t-il ajouté.
La finance islamique, combinée à une gestion transparente des ressources et une gouvernance rigoureuse, est perçue comme un moteur clé de la transformation systémique que promeut la vision Sénégal 2050. Celle-ci repose sur une économie diversifiée, axée sur l’innovation, l’entrepreneuriat et la durabilité.
Dans ce contexte, la finance islamique devient non seulement un levier pour le financement des infrastructures, mais aussi un moteur pour renforcer la compétitivité de l’industrie sénégalaise, stimuler l’exportation et favoriser la création d’emplois.
ARD/te/Sf/APA