La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique et monétaire (UEMOA), présente « toutes les caractéristiques de l’émergence », a dit jeudi à Abidjan la ministre du Plan et du développement, Nialé Kaba, à la tribune dénommée « Les Rendez-vous du Gouvernement», initié par le Centre d’information et de la communication gouvernementale (CICG).
Selon Mme Nialé Kaba l’économie ivoirienne se transforme et créé du potentiel, projetant le pays «dans la bonne trajectoire pour être émergent » en 2020. Partant, « le secteur privé est attiré et il y a une bonne dynamique de transformation (avec) une industrialisation qui est progressive ».
« Si nous ne sommes pas émergents en 2020, peut-être le serions-nous en 2025 ou 2030. (Toutefois), nous sommes pré-émergents », car la Côte d’Ivoire présente « toutes les caractéristiques de l’émergence », a-t-elle fait observer.
Il n’y a pas de définition figée de cette notion de l’émergence qui montre qu’il y a des stades de développement que des pays ont atteint et la Côte d’Ivoire « a certainement fait un bond entre 2011 et 2019 », a souligné Mme Nialé Kaba, avant d’ajouter, « nous sommes en bonne marche vers l’émergence ».
« Nous assistons en Côte d’Ivoire à l’émergence d’une classe moyenne qui vient donc entretenir cette dynamique économique, les indicateurs sociaux également sont en amélioration. C’est une dynamique qui se partage avec l’ensemble de la population », a justifié la ministre.
« On peut dire que la Côte d’Ivoire commence à présenter les caractéristiques d’une économie émergente, c’est d’ailleurs ce dont conviennent avec nous les partenaires au développement lorsqu’ils regardent les chiffres » sur le pays, a-t-elle poursuivi.
Les autorités ivoiriennes ambitionnent de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en 2020. Pour Mme Kaba Nialé, « l’horizon 2020 est un objectif de performance qui est fixé au gouvernement, mais surtout une orientation pour dire où nous souhaitons aller » en termes de développement.
Ce qui est important, c’est « la marche continue » du pays et l’Etat poursuit son programme économique pour que cette émergence soit une réalité dans des horizons assez proches, a relevé la ministre ivoirienne du Plan et du développement.
La Côte d’Ivoire a enregistré de 2012 à 2018 un taux de croissance économique annuel moyen de 8,6% contre 0,8% de 2000 à 2010. Une dynamique impulsée par les investissements et les réformes stratégiques qui ont permis d’améliorer les indicateurs socio-économiques.
Le niveau de l’investissement, en forte croissance, est passé de 8,2% en 2011, au sortir de la grave crise postélectorale ivoirienne, à un taux de 20,8% en 2018. En valeur nominale, ces investissements ont plus que triplé de 2011 à 2018, passant de 928 milliards Fcfa à 4 968 milliards Fcfa.
Le Produit intérieur brut (PIB) par habitant a augmenté de 33% de 2010 à 2017, passant de 560 300 Fcfa à 745 200 Fcfa, selon des données officielles. Quant au niveau des dépenses pro-pauvres, il est passé de 885,2 milliards Fcfa en 2010 à 2 290,8 milliards Fcfa en 2018.
Ces performances ont permis d’inverser la tendance haussière du taux de pauvreté qui est passé de 10% en 1984 à 38,8% en 1998 et à 48,6% en 2008 pour s’établir à 51% en 2011. Ce taux a baissé à partir de 2012 pour ressortir à 46,3% en 2015 et devrait fléchir en 2018 selon des enquêtes en cours.
La Côte d’Ivoire a affiché une performance économique remarquable au sortir de la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait officiellement plus de 3.000 morts dans tout le pays. Et ce, grâce à des Programmes nationaux de développement (PND 2012-2015 / 2016-2020) avec pour objectif de doter le pays d’infrastructures de base dans tous les secteurs.
AP/ls/APA