Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a examiné jeudi à Washington un nouveau cadre de partenariat (CPF) avec le Sénégal pour les exercices 2020-2024 et exprimé son total soutien aux réformes structurelles qui permettront au pays, grâce à une transformation économique réussie, d’accéder au statut d’économie émergente en 2035, ont annoncé les dirigeants de cette institution de Bretton Woods.
« Le Groupe de la Banque mondiale entend ainsi maintenir et approfondir son appui à l’ambitieux programme de réformes des autorités sénégalaises », soulignent les responsables de la Banque. Le Conseil a pris acte de la volonté d’installer une croissance tirée par le secteur privé dans les secteurs de l’énergie et l’économie numérique et se félicite de l’engagement du cadre de partenariat-pays à accélérer la réduction de la pauvreté et s’atteler aux inégalités, à travers des investissements dans le capital humain, la création d’emplois et la transformation de l’économie.
Selon Nathan Belete, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, « le pays aborde la troisième décennie du 21e siècle avec des perspectives extrêmement prometteuses. Cette nouvelle stratégie de partenariat va aider le Sénégal à exploiter tous ses atouts pour surmonter des obstacles persistants et concrétiser les transformations qui lui permettront de parvenir au statut d’économie émergente en 2035 ».
Pour sa part Aliou Maiga, directeur régional d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale est convaincus que le cadre de partenariat tirera pleinement parti de la stratégie d’IFC, qui anticipe un ambitieux programme de réformes en amont pour catalyser une hausse des investissements privés au Sénégal.
De son côté Hoda Atia Moustafa, directrice régionale du bureau de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA, une filiale de la Banque mondiale) en Afrique, avance que son institution va s’employer à susciter des investissements étrangers à travers ses instruments d’assurance du risque politique, y compris dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des transports, tout en exploitant l’engagement de l’IDA et d’IFC. « Elle continuera par ailleurs à étudier les leviers à actionner pour étayer les investissements publics dans ces secteurs, grâce à son instrument de rehaussement du crédit », ajoute-t-elle.
Guidé par les priorités définies dans le Plan Sénégal émergent du gouvernement et son second plan d’action prioritaire (2019-23) ainsi que par les conclusions du dernier diagnostic pays systématique, le Groupe de la Banque mondiale a défini ses trois axes prioritaires d’intervention. Il s’agit de renforcer le capital humain pour améliorer la productivité, de stimuler la compétitivité et la création d’emplois et de bâtir des institutions et des communautés résilientes.
La stratégie prévoit également de généraliser les technologies numériques, notamment dans l’éducation, l’agriculture, la protection sociale et la finance pour aider le Sénégal à entrer de plain-pied dans l’économie moderne.
Le portefeuille de l’IDA au Sénégal comprend actuellement 18 projets, pour un financement total de 1,8 milliard de dollars, et neuf projets régionaux correspondant à une enveloppe de 346,5 millions de dollars. Celui d’IFC s’élève à environ 140 millions de dollars, avec des investissements importants dans le secteur de l’énergie et de la finance mais aussi en faveur des entreprises agro-industrielles locales. Quant aux engagements de la MIGA au Sénégal, ils ressortent à 306,2 millions de dollars. C’est son sixième plus gros encours en Afrique.
MS/te/APA