Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) table sur un scénario de forte baisse du taux de croissance, «voire une récession» dans la sous-région en raison de la crise sanitaire relative au Covid-19.
Dans un communiqué parvenu samedi à APA, consécutif à une session tenue vendredi par visioconférence, il projette également une remontée des pressions inflationnistes, toutefois contenue sous le seuil communautaire de 3%, une dégradation du solde budgétaire, base engagements, qui redeviendrait négatif.
Le CPM envisage également un creusement significatif du compte courant et une augmentation de la masse monétaire pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui évoluerait lui aussi à la baisse.
Disposée à prendre toutes les mesures complémentaires pour assurer la stabilité monétaire interne et externe occasionnées par la pandémie du coronavirus, il annonce la révision à la baisse de 25 points de base du taux d’intérêt des appels d’offres, et de 100 points de base du taux de la facilité du prêt marginal.
Portant par ailleurs les injections de liquidités de 240 à 500 milliards FCFA dans la sous-région, avec possibilité de les relever en tant que de besoin, le CPM de l’Institut d’émission compte en outre élargir la gamme des effets privés admis comme collatéraux des opérations de politique monétaire, et revoir à la baisse les niveaux des décotes applicables aux effets publics et privés pour les opération de refinancement à la Beac.
Ces mesures d’atténuation de l’impact de la pandémie interviennent au lendemain de l’annonce, par la Banque centrale, du fait de la crise sanitaire actuelle liée à la pandémie du Covid-19 sur la liquidité du système bancaire sous-régional, qu’elle n’interviendra pas sur le marché monétaire au titre de son opération principale du 26 mars au 2 avril 2020. La Beac a cependant invité les établissements de crédit à besoins de financement à se diriger vers son guichet de la facilité de prêt marginal aux conditions usuelles.
FCEB/te/APA