Le projet de plateforme pétrolière lancé par le président ghanéen se déploiera en trois phases, notamment construire une raffinerie, une usine pétrochimique, ainsi que des infrastructures de stockage et portuaires, renforçant ainsi la position du pays sur la scène énergétique africaine.
Dans un pas décisif pour renforcer l’indépendance énergétique du Ghana, le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a officiellement lancé, le 19 août 2024, la première phase du projet Petroleum Hub à Nawule, dans la région occidentale du pays. Ce projet de 12 milliards de dollars, d’une ampleur sans précédent, vise à transformer le Ghana en un acteur clé du secteur énergétique africain tout en assurant une croissance économique durable pour les générations futures.
Le projet, qui se déroulera en trois phases distinctes, prévoit la construction d’une raffinerie capable de traiter 300 000 barils de pétrole par jour, d’une usine pétrochimique, ainsi que d’importantes installations de stockage et portuaires, explique un communiqué parvenu ce mardi à APA.
L’objectif, détaille le document, est de créer une économie énergétique moderne, diversifiée et résiliente, capable de répondre aux besoins nationaux tout en s’intégrant au marché continental de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
« Aujourd’hui est un très bon jour pour notre patrie, le Ghana. Ce projet promet d’être une pierre angulaire du développement de notre nation, en garantissant que tous les foyers et industries ghanéens aient accès à une énergie fiable, abordable et respectueuse de l’environnement », a déclaré, lors de la cérémonie d’inauguration, le président Akufo-Addo.
Il a également insisté sur l’importance stratégique du Petroleum Hub, en affirmant qu’il ne concurrencera pas les raffineries existantes dans la région, mais les compléterait, en ciblant principalement les marchés émergents de la ZLECA.
Le projet devrait créer environ 780 000 emplois directs et indirects, contribuant ainsi à stabiliser la monnaie nationale et à stimuler le développement économique local.
Le président Akufo-Addo a aussi mis en avant les mesures environnementales intégrées dans le projet, en soulignant l’usage de technologies de pointe et l’intégration de zones tampons vertes pour protéger la faune et la flore locales. « Nous envisageons une installation qui sera une référence pour la tarification du brut et des produits pétroliers en Afrique », a-t-il ajouté, précisant que le projet s’alignera sur les normes internationales de durabilité environnementale.
La première phase du projet, pilotée par le consortium TCP-UIC, constitue une étape cruciale vers la réalisation des objectifs énergétiques du Ghana. Ce consortium, qui regroupe plusieurs partenaires internationaux et locaux, a été sélectionné pour son expertise technique et sa capacité financière à mener à bien ce projet ambitieux. « Votre réussite est notre priorité », a assuré le président au consortium, réitérant le soutien indéfectible du gouvernement.
Sur le plan social, le projet est également porteur de nombreuses promesses, notamment pour les communautés locales de la région de Jomoro. Le président a annoncé l’allocation de 200 millions de GHS par le ministère des Finances pour indemniser les propriétaires fonciers affectés, saluant au passage la contribution des chefs et des habitants de Jomoro qui ont accepté de céder leurs terres pour le projet.
Par ailleurs, la création de la Jomoro Petroleum Hub Development Corporation (JPHDC), basée à Jomoro, a été annoncée pour superviser le développement du hub. Le président a en outre chargé le ministère de l’Énergie d’assurer la formation de 200 000 Ghanéens qualifiés, semi-qualifiés et non qualifiés en prévision de la mise en service du projet, avec une priorité accordée aux habitants de la région.
La cérémonie d’inauguration a réuni plusieurs parties prenantes, notamment des responsables gouvernementaux, des chefs traditionnels et des représentants du secteur privé, qui ont tous salué l’initiative. Le président Akufo-Addo a exhorté ces acteurs à continuer de collaborer pour faire de ce projet une réalité, soulignant son importance cruciale pour l’avenir du Ghana.
ARD/Sf/te/APA