Les ordonnateurs des établissements publics nationaux (EPN) et autres démembrements de l’Etat ivoirien ont été sensibilisés, mardi à Abidjan, sur le bien-fondé du Compte unique du Trésor au cours d’un atelier présidé par le Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, Jacques Konan Assahoré, pour la compréhension des enjeux liés à la réforme de la gestion des finances publiques.
Cet atelier a permis de sensibiliser les ordonnateurs sur le bien-fondé du Compté unique du Trésor afin de « lever tous les équivoques ou quiproquos qui pourraient, bien malencontreusement, s’y rattacher », a expliqué le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, Jacques Konan Assahoré.
Au cours des échanges, les avantages qu’offre la mise en place du Compte unique du Trésor ont été partagés avec les participant, levant le voile sur les enjeux de cette réforme, afin qu’elle « ne soit plus source de difficultés ou de conflits nés de la compréhension sélective ou erronée des modalités qui s’y prêtent ».
En effet, le Compte Unique du Trésor permet de garantir un contrôle effectif de l’ensemble des liquidités de l’Etat, d’avoir une information complète et en temps utile sur les avoirs liquides de l’Etat et d’améliorer le contrôle des dotations budgétaires et les contrôles opérationnels du budget.
Il a également pour objectif de permettre une gestion plus efficace de la trésorerie en réduisant les commissions bancaires et les coûts de transactions, de rendre plus efficaces les mécanismes de paiement, d’améliorer le rapprochement des écritures bancaires et la qualité des données budgétaires et de réduire les avoirs de réserves liquides.
A contrario, a expliqué M. Assahoré, « un Etat qui n’a pas une maîtrise effective de ses liquidités peut payer de multiples façons le prix de cette défaillance institutionnelle ».
Tout d’abord, les liquidités oisives logées dans les comptes bancaires sont souvent rémunérées à des conditions inférieures à celles du marché. Ensuite, dans une telle situation, l’Etat supporte des coûts d’emprunt plus élevés pour couvrir ce qu’il croit être une pénurie de liquidités. Enfin, les encaisses oisives détenues dans les banques commerciales peuvent être utilisées par ces dernières, afin d’accorder des crédits.
« Dès lors, nous devons tous comprendre qu’il ne s’agit aucunement d’une réforme qui vise à spolier les entités qui y participent de leurs ressources et compromettre ainsi leur bon fonctionnement ; ou à retirer aux ordonnateurs que vous êtes, vos attributions en matière d’exécution des dépenses de vos structures », a-t-il rassuré.
« Bien au contraire, avec près de 2,5 milliards de recouvrements de 2017 à juin 2019 et environ 214 milliards de plafonds octroyés de janvier à fin octobre 2019, le dispositif reste prometteur », a ajouté le patron du Trésor et de la comptabilité publique.
Il s’agit entre autres de limiter, autant que possible, le coût des transactions pendant l’exécution du budget, notamment en réduisant les délais de versement des recettes publiques par les banques chargées du recouvrement et d’assurer un paiement rapide des dépenses publiques.
« Il importe d’insister sur le fait qu’en tant qu’acteurs majeurs du Compte unique du Trésor, votre adhésion à cette réforme est plus qu’indispensable pour sa consolidation », a poursuivi M. Assahoré.
Dans un tel contexte, a-t-il conclu, « le renforcement des capacités des acteurs de la gouvernance décentralisée revêt un caractère prioritaire, à l’effet de bénéficier de votre soutien dans l’achèvement de l’opérationnalisation du Compte unique du Trésor ».
LS/lb/ls/APA