Pendant longtemps, les investisseurs en Afrique « ont eu du mal » à effectuer et régler des paiements transfrontaliers.
C’est une révolution dans le secteur des affaires sur le continent. Le Système de paiement et de règlement panafricain (Papss) et l’Association africaine des bourses de valeurs (Asea) ont signé le 14 avril dernier à Victoria Falls, au Zimbabwe, un protocole d’accord visant à renforcer la collaboration et la coopération dans le cadre de la promotion des paiements transfrontaliers de l’infrastructure des marchés de capitaux en Afrique.
La convention favorise des paiements transfrontaliers instantanés en monnaie locale. Elle permettra aux investisseurs d’utiliser des leviers financiers panafricains tels que la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), qui a mis au point Papss en collaboration avec le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Dans un communiqué parvenu vendredi à APA, les deux institutions expliquent avoir mis en œuvre cet outil pour apporter des solutions face aux paiements qui prennent « beaucoup de temps » et en même temps « coûteux en raison d’un environnement exigeant l’utilisation de banques correspondantes en dehors du continent, et sont effectués en devises étrangères (dollar américain ou Euro) ».
Sous l’égide de l’Asea, qui compte neuf bourses et une capitalisation boursière combinée de 1500 milliards de dollars américains, le Papss permet, en tant que système de paiement, « d’améliorer » le Projet de liaison des Bourses Africaines (AELP), un projet phare de l’Asea visant à faciliter les échanges transfrontaliers de valeurs mobilières en Afrique, précise Afreximbank, soulignant que le Papss a entamé une « période de déploiement rapide » de son système dans toutes les pays africains.
« Il est déjà opérationnel dans les pays de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), à savoir le Nigeria, le Ghana, le Liberia, la Gambie et la Guinée. En conséquence, le Zimbabwe, la Zambie et Djibouti ont récemment rejoint le réseau et PAPSS y sera bientôt opérationnel. Ce partenariat avec l’Asea facilitera également le déploiement du Papss dans les pays membres de l’Asea », qui a profité de son séminaire organisé à Victoria Falls pour signer le protocole avec Papss. Cette cérémonie a réuni des bourses et des acteurs des marchés de capitaux africains pour discuter des moyens d’approfondir l’intégration et la connectivité des marchés de capitaux du continent.
« Notre tâche immédiate est de créer une équipe de travail constituée des représentants de Papss et de l’Asea dès que possible afin d’identifier les moyens de faciliter le transfert de fonds entre les bourses africaines membres de l’Asea. À cette fin, j’aimerais inviter les acteurs des marchés de capitaux concernés à se joindre à nous dans cette entreprise novatrice pour les entreprises et les communautés d’investissement africaines », a indiqué Mike Ogbalu III, directeur général de Papss.
« Notre initiative d’intégration des marchés de capitaux par l’intermédiaire de l’AELP jouera un rôle essentiel dans l’approfondissement des marchés de capitaux africains et la promotion des investissements transfrontaliers. L’expertise de Papss en matière de règlement des paiements sera déterminante pour le transfert transfrontalier de fonds entre les bourses participantes », a relevé Thapelo Tsheole, président de l’Asea, par ailleurs, directeur général de la Bourse du Botswana.
ODL/ac/APA