Le secteur du cannabis a connu une croissance sans précédent et pourrait générer des revenus annuels de 393 millions d’euros à 589 millions d’euros d’ici à 2028, à condition que le Maroc atteigne une part de 10 à 15% du marché européen.
L’Agence nationale de régulation des activités liées au cannabis (ANRAC) a récemment annoncé une augmentation vertigineuse des licences délivrées depuis le début de l’année 2024. Selon les dernières données des autorités marocaines, près de 3 000 licences ont été approuvées, une hausse spectaculaire comparée aux 609 licences octroyées sur l’ensemble de l’année 2023.
La majorité de ces licences, soit 2 800, ont été attribuées à 2 600 agriculteurs des provinces de Taounate, Chefchaouen et Al Hoceïma (au nord du pays) pour la culture et la production de cannabis. Cette augmentation est significative par rapport aux 430 licences délivrées dans ces régions l’année précédente.
En outre, l’ANRAC a approuvé 200 licences pour des activités connexes au cannabis, impliquant 98 opérateurs. Ce groupe comprend un établissement pharmaceutique, 23 coopératives, 24 particuliers et 50 entreprises. Ces licences, qui s’ajoutent aux 179 délivrées en 2023, couvrent diverses activités : 59 à des fins industrielles, une pour la transformation médicale, 49 pour la commercialisation, 39 pour l’exportation, 24 pour l’importation de semences, 18 pour le transport et une pour l’établissement de pépinières.
Le ministère marocain de la Santé a délivré 19 certificats d’enregistrement : neuf pour des compléments alimentaires et dix pour des produits cosmétiques et d’hygiène personnelle. D’autres produits sont actuellement en cours d’examen et devraient recevoir la certification dès qu’ils répondront aux normes nécessaires.
Lors d’un atelier sur les vertus médicinales et pharmaceutiques du cannabis, organisé le vendredi 17 mai par la Fédération marocaine de l’industrie pharmaceutique et de l’innovation (FMIIP), le président Mohamed El Bouhmadi a souligné le potentiel économique de ce secteur en pleine expansion. Il a affirmé que le secteur « pourrait générer des revenus annuels de 393 millions d’euros à 589 millions d’euros (4,2 à 6,3 milliards de dirhams) d’ici 2028, à condition que le Maroc atteigne une part de 10 à 15 % du marché européen ».
Pour cette année, le gouvernement a ciblé une superficie de culture de 2 400 hectares répartis dans les provinces de Taounate, Chefchaouen et Al Hoceïma, au nord du pays. À ce jour, 1 700 hectares ont été plantés, dont 1 500 hectares dédiés au cannabis Beldia, dont la récolte est en cours.
MN/te/Sf/APA