La FAO aide la Côte d’Ivoire à « repenser » son mode d’approvisionnement en céréales.
Le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Abidjan a initié, ce vendredi 11 mars, un atelier sur l’évaluation des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire dans un contexte de guerre Russie-Ukraine qui agit sur les cours des matières premières.
La rencontre implique les acteurs étatiques, les chercheurs, la société civile et les partenaires au développement.
L’atelier a été ouvert par Mme Viviane Gossan Coulibaly, qui représentait le ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République ivoirienne, Abdourahmane Cissé. Elle a salué cette évaluation des systèmes alimentaires du pays soutenue par l’Union européenne.
Samy Gaiji, le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire a fait savoir que cette consultation générale vise à regarder de manière rétrospective les systèmes alimentaires du pays sur toute la chaîne, depuis les producteurs jusqu’aux consommateurs.
La Côte d’Ivoire, dira-t-il, est « très dépendante des importations en céréales. Or, aujourd’hui, on a des prix à la tonne de 420 euros, soit plus de 100% d’augmentation il y a un an. Et ce, en raison de la guerre Ukraine-Russie ».
C’est pourquoi, cet atelier devrait permettre de « repenser le mode d’approvisionnement en céréales », en valorisant entre autres, le mil, le sorgho, le Niébé, a poursuivi M. Gaiji.
Il a rappelé que depuis les années 80, la Côte d’Ivoire est dépendante des importations, ce qui expose l’Etat à des fluctuations des cours des matières premières qui ont flambé à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19.
« On a une estimation de 60 à 80% de la consommation nationale basée sur les importations », a-t-il indiqué, soulignant que pour le riz et le tilapia, « les chiffres ont fluctué entre 600 ou plus de milliards de Fcfa de dettes » à cause de leurs importations.
Pour lui, le pays doit travailler à sa souveraineté alimentaire grâce à la disponibilité des aliments et leurs coûts abordables. Ce débat est porté avec l’Union européenne (UE) qui finance des projets au profit de la Côte d’Ivoire.
« Il est par exemple logique d’atteindre un niveau d’autonomie de la production de riz et de tilapia en Côte d’Ivoire à hauteur de 80% et on peut être exportateur comme nous l’avions été dans les années 80 pour le riz », a dit Samy Gaiji, le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire.
Son collègue Mahana Zoungrana, chargé des politiques agricoles à la FAO-Côte d’Ivoire, a relevé que les difficultés sont relatives au mode de production qui sont très extinctives et qui ne sauvegardent pas la forêt.
Il a mentionné aussi les technologies de production, de conservation, de transformation et les techniques liées à la combinaison des aliments qui ne sont pas bien maîtrisées par les acteurs.
L’évaluation des systèmes alimentaires ivoiriens est sollicitée par le gouvernement et a bénéficié de l’appui financier de l’UE, de l’assistance technique de la FAO et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).
Les résultats de la consultation enrichiront la feuille de route de la Côte d’Ivoire qui a été présentée dans le cadre du Sommet mondial des systèmes alimentaires initié par le Secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, en septembre 2021 à New-York.
AP/ls/APA