Le rapport d’ Africa’s Pulse de la Banque mondiale du mois d’ avril 2020 lancé jeudi prévoit comme impact du Covid-19 une de baisse de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne comprise dans une fourchette de -2,1 à -5,1 % en 2020 contre 2,4 % en 2019.
Ce rapport est intitulé « Évaluation de l’impact économique du Covid-19 et des réponses politiques en Afrique subsaharienne ».
Selon l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique Albert Zeufack, cela constituera la première récession dans la région depuis 25 ans .
Dans le rapport, il est dit que les pertes de production dans la région pour 2020 vont se chiffrer entre 37 milliards et 79 milliards de dollars. La Banque mondiale note que la révision à la baisse de la croissance en 2020 reflète les risques macro-économiques découlant de la chute brutale de la croissance du PIB des principaux partenaires commerciaux de la région, particulièrement la Chine et la zone euro, de la baisse des prix des matières premières, de la réduction de l’activité touristique dans de nombreux pays ainsi que des effets des mesures destinées à maîtriser la pandémie mondiale du Covid-19 .
Les auteurs du rapport mentionnent que les pays dépendants des exportations minières et pétrolières devraient être les plus durement frappés. La chute de la croissance pourrait atteindre jusqu’à 7 points de pourcentage dans les pays exportateurs de pétrole et jusqu’à 8 points de pourcentage dans les pays exportateurs de métaux, ceci par rapport à un scénario de base sans Covid-19.
Quant aux pays ne disposant pas de grandes ressources naturelles, la croissance devrait ralentir, mais rester positive. Elle va s’affaiblir de façon substantielle dans les deux zones de croissance rapide que sont l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) où l’épidémie se propage rapidement, et la Communauté d’Afrique de l’Est, à cause de la faiblesse de la demande extérieure et des perturbations des chaînes de valeur et des productions nationales.
Les auteurs du rapport notent par ailleurs que l’activité dans les pays dépendants du tourisme devrait également se contracter fortement en réponse aux fortes perturbations dans les voyages et les activités touristiques.
« Dans le scénario de base et dans le scénario pessimiste, la croissance va tomber en dessous du taux régional moyen de croissance démographique de 2,7 % », souligne la Banque mondiale. Ce qui veut dire qu’en l’absence de mesures d’atténuation appropriées, l’épidémie de Covid-19 va avoir un impact profond sur le bien-être d’un grand nombre de personnes dans la région.
Les auteurs du rapport se veulent formels. « Des stratégies ayant pour résultat des blocages des échanges sous-régionaux vont accroître les coûts de transaction et mener à des pertes de bien-être encore plus fortes ». De même, si les pays devaient fermer leurs frontières au commerce les pertes de bien-être se montent à 14 % par rapport au scénario sans Covid-19.
MS/Dng/APA