En Côte d’Ivoire, la production de cacao issue des forêts classées, des parcs et réserves est estimée à 30% de la production nationale, soit plus de 500 000 tonnes de fèves récoltées dans ces aires protégées, selon des données officielles.
Pour rationaliser l’exploitation des ressources forestières et préserver le couvert végétal du pays, le gouvernement ivoirien a initié un projet de loi instituant un nouveau Code forestier, adopté mercredi à la majorité à l’Assemblée nationale, lors d’une session plénière.
Premier producteur mondial de cacao, avec 44% de la production mondiale de cacao, devant le Ghana, qui occupe le second rang avec un taux de 20%, veut reconstituer son couvert forestier. Dans la forêt classée de Goindebé (Ouest) 20% des 134 000 hectares devraient être consacrés à l’agro-forêt.
Selon le nouveau code forestier « des concessions seront accordées à des industriels pour pratiquer des cultures pérennes sur une période de 24 ou 40 ans respectivement pour le cacao et l’hévéa ». Et ce, dans l’optique de juguler le phénomène de déforestation.
Toutefois, dans les forêts de catégorie 1, aucune présence humaine ne sera autorisée et même tolérée en vue de reconstituer la totalité du couvert forestier. Dans les forêts de catégorie 3, réservés aux petits exploitants, les concessions, elles, n’exerceront pas 20% de la surface totale dégradée.
Dans ces forêts, qui restent la propriété de l’Etat, les petits planteurs appuyés par les industriels du chocolat planteront des arbres. En outre, ces industriels devront accompagner le développement des zones où elles sont installées.
Le nouveau code forestier prévoit des sanctions sévères applicables à tout contrevenant. Les peines maximales auparavant fixées à un an d’emprisonnement ont été portées à cinq ans et les amendes de 100 000 Fcfa à 50 millions de Fcfa.
Suite aux différentes crises politico-militaires qu’ à connues le pays, le Mont Peko (ouest), un parc national a été infiltré. Selon la Société de développement des forêts (Sodefor), il y est dénombré la présence de 30 000 occupants illicites ainsi que de nombreuses plantations créés dans cet espace protégé.
Ce projet de loi intervient pour faire face à la dégradation accélérée des forêts du fait de l’agriculture extensive, les feux de brousse incontrôlés, de l’exploitation forestières et minières anarchiques et l’urbanisation galopante qui ont entraîné une réduction drastique du couvert forestier du pays.
De 16 millions d’hectares de forêts à l’indépendance, la superficie forestière résiduelle de la Côte d’Ivoire ne représentait que plus de 3,4 millions d’hectares en 2015. Les projections les plus optimistes prévoient la disparition totale de la forêt naturelle ivoirienne d’ici à l’horizon 2030.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao produit près de 2 millions de tonnes de fèves.
AP/ls/APA