La pêche artisanale en Côte d’Ivoire représente plus de 70% de la production nationale de poisson qui est de l’ordre de 100.000 tonnes, a indiqué mardi à Abidjan, Moussa Dosso, le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques.
« En Côte d’Ivoire, la pêche artisanale représente plus de 70% de la production nationale qui est de l’ordre de 100 000 tonnes. Elle joue un rôle important pour les emplois, les revenus et la sécurité alimentaire», a déclaré M. Dosso qui s’exprimait dans un discours d’ouverture de la deuxième réunion de consultation annuelle des partenaires de l’Initiative pêche côtière ( IPC) qui réunit plusieurs experts venus des pays d’Afrique, du Pérou, de l’Indonésie, des institutions spécialisées du système des Nations-Unies…
L’Initiative sur les pêcheries côtières a pour objectif de démontrer et de promouvoir des processus holistiques et des approches intégrées menant à une utilisation et une gestion durable des pêcheries côtières. Selon M. Dosso, cette réunion de haut niveau «situe chacun de nous devant nos responsabilités vis-à-vis des océans ».
Pour lui, « notre défi est de préserver le lien étroit entre la pêche et l’environnement marin ». « La majorité des stocks halieutiques sont surexploités et tendent à l’épuisement. Malgré les efforts de tous pour améliorer la gouvernance des océans et des pêches, les stocks se reconstituent trop lentement. Malheureusement la dégradation de l’habitat, les changements climatiques et la pollution constituent des facteurs contraignants et limitent la restauration des ressources halieutiques », a regretté M. Dosso estimant que «l’augmentation des productions de l’aquaculture constitue la seule initiative pour l’humanité de continuer d’assurer la sécurité alimentaire ».
Se félicitant des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire en matière de gouvernance efficace des océans, M. Dosso a souligné la nécessité de mettre en place un cadre incitatif approprié pour une « gestion responsable» des zones côtières et pour soutenir des dispositifs de gouvernance efficaces des océans et des pêches.
Avant lui, Samy Gaiji, le représentant de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO) en Côte d’Ivoire, a soutenu que l’initiative sur la pêcherie côtière permettra aux ivoiriens de tirer parti des avantages d’une gestion durable de leurs pêcheries, de la restauration des mangroves et des écosystèmes marins tout en œuvrant à l’amélioration des conditions de travail et à l’autonomisation des femmes dans la chaîne de valeur des fruits de mer.
Par ailleurs, il a fait savoir qu’en Côte d’Ivoire, la pêche et la transformation du poisson représentent environ 1,5% du Produit intérieur brut (PIB). « Le poisson contribue à près de 40% du total des protéines animales consommées dans le pays et les pêcheries génèrent plus de 7000 emplois directs et 400 000 emplois indirects dont plus de 60% sont occupés par des femmes, impliquées dans la transformation et la vente du poisson », a ajouté M. Gaiji.
Cette deuxième réunion annuelle de consultation de l’IPC s’achèvera vendredi. Le Projet Initiative pêche côtière ( IPC), rappelle-t-on, est mis en oeuvre actuellement par la FAO en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert et au Sénégal. Financé par le Fonds pour l’environnement mondial ( FEM), le Projet Initiative pêche côtière vise à instaurer une pêche responsable et durable au niveau environnemental, social et économique dans les pays où il est mis en oeuvre.
LB/ls/APA