L’Association des sociétés des assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI) organise du 16 au 19 novembre 2021 les états généraux de l’assurance maladie, en vue de dresser une feuille de route nationale pour un développement harmonieux du secteur.
Cette session qui se tiendra en collaboration avec les différentes parties prenantes de l’assurance santé, permettra de faire une incursion dans le secteur des assurances qui affiche un dynamisme au niveau de la branche de l’assurance maladie.
Au cours des cinq dernières années, la branche de l’assurance maladie a connu une forte progression avec une moyenne annuelle de 10%, supplantant ainsi les autres branches d’assurance, bien que n’étant pas obligatoire dans les ménages.
Elle est même sur le point de détrôner l’assurance automobile de sa place de première branche du marché de l’assurance en Côte d’Ivoire, grâce à la vulgarisation du tiers payant, une opportunité saisie par une bonne partie de la population, en majorité des salariés.
Cependant, les acteurs du secteur notent une « relative performance de l’assurance maladie due principalement à la croissance globale des primes, qui cache des déséquilibres profonds qui se font fortement ressentir d’année en année ».
Si les facilités d’accès aux soins offrent un confort aux bénéficiaires des contrats d’assurance, elles se caractérisent par une « inefficacité globale du système », selon l’ASACI, qui relate que la plupart des acteurs affirment ne pas y ‘‘trouver leur compte’’.
« S’agissant des compagnies d’assurance, la branche santé est caractérisée par un déficit structurel traduit par un résultat technique déficitaire cumulé de l’ordre de 33 milliards FCFA sur les neuf dernières années, soit de 2011 à 2019 », fait observer l’association.
En outre, certains établissements hospitaliers publics ou privés qui ont fourni des soins à des assurés dans le cadre du tiers payant, éprouvent des difficultés à se faire rembourser dans les délais convenus.
D’autres prestataires de soins n’ont d’ailleurs jamais été remboursés en raison de la mise en liquidation de certaines compagnies d’assurance ou des difficultés de certains organismes de gestion du risque maladie.
La diversité des acteurs notamment des compagnies d’assurances et des organismes de gestion du risque santé avec chacun sa plateforme de gestion et son système de codification, créent « des coûts administratifs importants pour les cliniques et rallongent les délais de prise en charge des malades ».
Les différentes partie examineront le dispositif institutionnel à mettre en place pour réguler et assurer le bon fonctionnement de l’écosystème et le rôle du digital et l’inter-connectivité des acteurs pour un meilleur suivi des parcours de soins.
Une analyse profonde de la branche d’assurance maladie ressort que l’assurance maladie de type privé apparaît comme le principal moyen utilisé par les ménages en Côte d’Ivoire pour mutualiser leurs ressources et faire face aux dépenses de santé de plus en plus élevées.
Mais, plusieurs études montrent que ces dernières années, les contrats d’assurance maladie sont déficitaires. Parmi les raisons avancées, il y a notamment le fait que le système actuel est victime d’une surconsommation des soins et des hospitalisations, dès lors que les patients sont assurés.
Pourtant ces mêmes assurés rechignent à faire face aux ajustements de primes qui découlent de ces excès, souligne l’ASACI, qui note que les fournisseurs de services de santé ne sont pas satisfaits des délais de remboursements de leurs prestations dans le cadre du tiers payant.
Ces états généraux permettront de tabler sur les questions liées à la prise en charge des assurés dans le cadre du tiers payant, dans l’optique d’assurer le développement de l’assurance maladie et sa rentabilité à long terme pour l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème.
AP/ls/APA