Plusieurs experts issus de l’écosystème de la finance numérique venus de divers horizons de la planète, ont engagé vendredi à Abidjan des réflexions pour « repenser » l’inclusion financière, lors d’une conférence de l’Alliance pour l’inclusion financière (AFI).
Selon le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Tiémoko Meyliet Koné, « les résultats jusqu’ici obtenus sont encourageants » mais « malgré ces avancées significatives, des défis subsistent ».
L’institution financière, dira-t-il, projette dans les huit pays de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) un taux de 75% d’inclusion financière pour permettre aux populations d’accéder aux services financiers à des coûts abordables dans un horizon de cinq ans.
La contribution du secteur de la microfinance à l’inclusion financière dans l’Union est passée de 9% à 19% en dix ans, a-t-il souligné. Et ce, grâce à la promotion des activités de monnaie électronique avec l’éclosion de 38 initiatives dont le concours à l’inclusion financière est ressorti à 29%.
Pour le gouverneur de la Bceao, il apparaît « incontournable » d’intégrer dans les réflexions et les actions l’éducation financière des populations consommatrices de services financiers pour un meilleur accès à ces services et pour leur propre protection contre les abus et les dérives.
La conférence a permis d’approfondir les analyses sur l’utilisation des nouvelles technologies en vue d’une digitalisation de la chaîne de valeur agricole et des paiements des Etats. Cela devrait permettre d’inclure dans le système financier les 1,7 milliard d’adultes non bancarisés dans le monde.
Le ministre ivoirien de l’Économie et des finances, Adama Koné, représentant le Premier ministre ivoirien, a indiqué que l’Etat de Côte d’Ivoire veut « promouvoir à l’horizon 2024 l’accès d’au moins 60% des populations aux services financiers ».
Au niveau de l’Uemoa le taux de bancarisation est estimé à 17%. Le rapport de Global Findex 2017 de la Banque mondiale révèle que seulement 35% de la population africaine dispose d’un compte bancaire pour une moyenne mondiale de 69%.
L’inclusion financière, selon le rapport, s’accélère grâce à l’Internet et à la téléphonie mobile, mais cette progression est illégale d’un État à l’autre. L’utilisation des services financiers montre que « les hommes restent plus susceptibles d’avoir un compte bancaire que les femmes ».
Dans le monde, 69% des adultes, soit 3,8 milliards de personnes détiennent aujourd’hui un compte auprès d’une banque ou auprès d’un service d’argent mobile.
AP/ls/APA