L’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) a constaté que le choc externe lié au coronavirus, qui touchait déjà l’offre en perturbant l’approvisionnement des entreprises, s’étend désormais à la demande.
Dans une note de conjoncture reçue lundi par APA, elle fait état de ces créateurs de richesse locaux qui annulent ou repoussent leurs commandes. Ce marasme, prévient l’organe corporatiste, va nécessairement impacter l’économie réelle et pourrait s’étendre au fur et à mesure que le pays se calfeutre.
«La propagation prévisible du coronavirus pose un risque évolutif pour l’activité économique», alerte l’Apeccam. Afin de faire face à ce tableau peu reluisant, auquel il faut ajouter la fermeture des commerces, établissements scolaires et universitaires, elle appelle ses membres à examiner, avec une attention particulière, les situations individuelles de leurs clients impactés dans les secteurs d’activités les plus directement exposés en proposant des solutions les plus adaptées de financement à court terme.
Les banques camerounaises devraient également envisager, avec leurs clients, les moyens compréhensibles de gestion classique de la renégociation des dettes afin d’accompagner et de soutenir les agents économiques qui auraient besoin de renégocier leurs contrats et leurs échéanciers de remboursement.
Elles sont aussi encouragées à reporter, pour une période déterminée et d’accord parties, les remboursements de crédits pour les entreprises pour une période ne pouvant excéder un an dans un premier temps, à supprimer les pénalités et les coûts additionnels de reports d’échéances et de crédits des entreprises et enfin soutenir les clients, et à sensibiliser ceux-ci à l’usage du numérique afin de réduire la fréquence dans les guichets des banques.
En contrepartie de ces efforts, les banques et leurs clients devraient être pleinement soutenus dans leurs démarches pour contrer cette pandémie. Prioritairement, l’Apeccam invite les pouvoirs publics et l’autorité monétaire à s’astreindre d’accélérer les règlements des factures et les créances de leurs fournisseurs locaux afin de ne pas paralyser leurs activités. Dans le même ordre d’idées, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) devrait renoncer temporairement à la décision de réduction des liquidités dans le système bancaire, afin de permettre aux établissements de crédit de la sous-région d’anticiper sur les difficultés des économies.
De son côté, le Groupement interpatronal (Gicam) a exprimé ses vives préoccupations et inquiétudes face aux répercussions, déjà perceptibles auprès de nombreuses entreprises, mais surtout sur le désastre économique, social et humain que pourrait entraîner la pandémie du Covid-19.
Son conseil d’administration a, lundi, appelé non seulement à mobiliser en urgence l’ensemble des instruments de politique monétaire, budgétaire et commerciale, mais également à mettre en place des politiques inédites de soutien aux entreprises et aux ménages, afin de gagner la «guerre» contre le coronavirus.
Le patronat annonce ainsi qu’il portera instamment, auprès du gouvernement, l’ensemble des préoccupations soulevées par les entreprises et proposera des mesures exceptionnelles en soutien au secteur privé et à l’économie nationale.
FCEB/cgd/APA