Le ministère camerounais des Finances (Minfi) a confirmé, à travers un rapport parvenu mardi à APA, une amélioration de l’activité économique marquée, en 2018, par un taux de croissance estimé à 4,0% contre 3,7% en 2017 là où la projection était de 4,2%.
S’agissant des recettes budgétaires totales (internes, emprunts et dons) recouvrées en 2018, elles connaissent une hausse de +12,0% par rapport à l’exercice précédent avec un taux de réalisation de 104,8%.
Pendant la même période, les recettes budgétaires internes recouvrées augmentent de +12,4% par rapport à 2017 sous l’effet d’une hausse des recettes pétrolières (+29,4%) et non pétrolières (+9,9%), soit un taux de réalisation de 103,4%.
Selon le gouvernement, ces recettes auraient été plus élevées si le recouvrement n’avait pas subi le contrepoids de l’accroissement des manques à gagner liés, notamment, à l’Accord de partenariat économique (APE) signé avec l’Union européenne, qui passent de 1,8 milliard FCFA en 2017 à 4,3 milliards FCFA en 2018 FCFA, mais aussi à la baisse du volume des échanges sous-régionaux et avec le Nigeria, du fait entre autres de la conjoncture économique défavorable dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où sévit un conflit sécessionniste depuis octobre 2016.
Et, alors que les valeurs du Trésor nettes se sont élevées à 302,0 milliards FCFA sur une prévision de 260,0 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 116,2%, une autre ombre au tableau concerne les recettes non fiscales liées aux cotisations pour la retraite, qui enregistrent en 2018 une réalisation en retrait de 11,9 milliards FCFA, par rapport aux 60 milliards FCFA prévus par la Loi de finances.
Selon le Minfi, des dépenses budgétaires imprévues ont par ailleurs grevé les dépenses exécutées à hauteur de 447,5 milliards FCFA pendant la période étudiée, leur dépassement étant dû aux contraintes intervenues après le collectif budgétaire.
De même, au terme de l’exercice 2018, les dépenses exceptionnelles se chiffrent à 276,1 milliards FCFA, soit un taux de 9,1% respectant le seuil escompté et, «même si l’objectif a été atteint, le volume demeure élevé, ce qui impacte négativement la sincérité budgétaire et le reporting financier».
D’une manière générale, le taux d’exécution des dépenses a été de 103,1% en 2018, soit un taux d’exécution de 100,8% pour les dépenses courantes, 111,2% pour les dépenses en capital et 98,2% pour la dette publique, les dépassements observés s’expliquant par les contraintes fortes ayant engendré des décaissements de fonds supplémentaires.
La qualité de l’exécution budgétaire a connu des avancées significatives en 2018, affirme le gouvernement, s’empressant toutefois d’ajouter que certaines problématiques mériteraient une attention particulière des autorités, notamment les financements extérieurs, les procédures dérogatoires, l’endettement et les contraintes sécuritaires.
Dans une note publiée en début mai dernier, consécutive à sa mission relative à la 4ème revue du programme appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà constaté que l’exécution du budget en 2018 avait été globalement conforme au programme, mais que les recettes et les dépenses, principalement l’investissement public, avaient été plus élevées que prévu.
De même, précise l’institution financière, en dépit d’un financement considérable, les dépôts nets du pays à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont diminué de 0,5% du produit intérieur brut (PIB), les autorités ayant effectué des paiements élevés au dernier trimestre 2018 pour des ordres de paiement non exécutés remontant à des exercices précédents.
«Les réformes structurelles avancent, même si les progrès ont été plus lents en ce qui concerne des repères structurels déjà retardés dans le secteur financier», notait le FMI dans son communiqué de fin de mission.
FCEB/cat/APA