Plusieurs bailleurs de fonds se sont engagés, hier, à fournir plus de 14 milliards de dollars à ce projet dont l’une des ambitions est de restaurer 100 millions d’hectares de terres le long de la bande sahélienne.
La Grande muraille verte devrait connaître un second souffle après des années de léthargie. L’initiative phare de l’Union Africaine (UA) pour lutter contre les effets du changement climatique et de la désertification en Afrique vient en effet d’obtenir d’importantes promesses de financement pour se relancer.
A l’occasion du « One Planet Summit », organisé hier à Paris (France), plusieurs banques de développement et bailleurs de fonds bilatéraux ont promis d’apporter quelque 14,3 milliards de dollars au projet.
Ces ressources permettront de mettre en œuvre une série de programmes de soutien à la Grande muraille verte, en s’appuyant sur des sources de financement internes et externes, entre autres, le Fonds des Énergies Durables pour l’Afrique (SEFA), le Fonds Vert pour le Climat (FVC) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).
Le plan de la Grande muraille verte consiste à planter une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes sur 8 000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large à travers le Sahara et le Sahel pour restaurer les terres dégradées et aider les habitants de la région à produire une nourriture adéquate, à créer des emplois et à promouvoir la paix.
« Il y a eu des hauts et des bas mais la Grande Muraille verte fait partie des solutions pour fournir un avenir durable aux populations du Sahel », a déclaré le président français, Emmanuel Macron, se félicitant des promesses de fonds.
S’exprimant en visioconférence depuis Abidjan (Côte d’Ivoire), le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi A. Adesina, a souligné l’importance de ce projet pour le continent, affirmant qu’il constitue « un bouclier contre les assauts de la désertification et de la dégradation de l’environnement ».
« La Grande muraille verte fait partie du système de défense de l’environnement en Afrique. L’avenir de la région du Sahel en Afrique dépend de la Grande muraille verte. Sans elle, le Sahel risque de disparaître sous l’effet du changement climatique et de la désertification », a-t-il alerté.
De son côté, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki, tout en saluant ce nouvel élan, a mis en garde contre les fausses promesses. « Alors que le Sahel se débat contre le terrorisme, les crises politiques, la malnutrition, le Covid-19 et d’autres pandémies, le monde commettrait une grave erreur en laissant s’accentuer ici la crise climatique », a-t-il dit.
Pour pallier cette éventualité, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a plaidé pour la création d’un secrétariat de la Grande Muraille verte, rattaché à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, pour s’assurer du suivi des engagements. L’Agence panafricaine de la Grande Muraille verte, jusqu’alors chargée de coordonner l’initiative au niveau continental, y sera officiellement associée.
Ces dernières années, le manque de financement a représenté la principale contrainte du projet pour réaliser son objectif de créer dix millions d’emplois, séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les onze pays de la région sahélo-saharienne.
ARD/cgd/APA