Les économies du Nigeria et de l’Angola connaîtront une croissance de 2,9 % et de 1,3 % respectivement.
La Banque mondiale a annoncé, mercredi, un ralentissement de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne à 2,5 % en 2023, contre 3,6 % en 2022.
La Banque a déclaré dans son dernier rapport Africa Pulse que les perspectives économiques restent moroses au milieu d’une reprise subtile de la croissance, notant que l’Afrique doit d’urgence atteindre la stabilité, augmenter la croissance et créer des emplois pour éviter une « décennie perdue ».
Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, a déclaré que les populations les plus pauvres et les plus vulnérables de la région continuent de subir le poids économique de ce ralentissement, car la faiblesse de la croissance se traduit par une réduction lente de la pauvreté et une faible croissance de l’emploi.
« Avec près de 12 millions de jeunes Africains entrant chaque année sur le marché du travail de la région, il n’a jamais été aussi urgent pour les décideurs politiques de transformer leurs économies et d’apporter la croissance aux populations grâce à de meilleurs emplois », a ajouté M. Dabalen.
Selon le rapport, le produit intérieur brut de l’Afrique du Sud ne devrait croître que de 0,5% en 2023, les goulets d’étranglement en matière d’énergie et de transport continuant à se faire sentir.
Africa Pulse prévoit que les économies du Nigeria et de l’Angola connaîtront une croissance de 2,9 % et de 1,3 % respectivement, en raison de la baisse des prix internationaux et des pressions monétaires qui affectent les activités pétrolières et non pétrolières.
Toujours selon le rapport, l’augmentation des conflits et de la violence dans la région pèse sur l’activité économique, et cette fragilité croissante pourrait être exacerbée par les chocs climatiques. Au Soudan, le rapport indique que l’activité économique devrait se contracter de 12% en raison du conflit interne qui interrompt la production, détruit le capital humain et paralyse les capacités de l’État.
Pour Nicholas Woolley, économiste à la Banque mondiale et contributeur au rapport, « l’urgence du défi de l’emploi en Afrique subsaharienne est soulignée par l’énorme opportunité que représentent les transitions démographiques que nous avons vues dans d’autres régions ».
« Cela nécessitera un écosystème qui facilite le développement du secteur privé et la croissance des entreprises, ainsi qu’un développement des compétences qui corresponde à la demande des entreprises », a soutenu M. Woolley.
Malgré ces sombres perspectives, le rapport Africa Pulse indique que l’inflation devrait baisser à 7,3 % en 2023, contre 9,3 % en 2022, et que les soldes budgétaires s’améliorent dans les pays africains qui mènent des politiques macroéconomiques prudentes et coordonnées.
De son côté, la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) devrait connaître une croissance de 4,9 %, tandis que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) devrait croître de 5,1 %.
MG/abj/lb/te/APA