Les perspectives économiques en Afrique continuent de s’améliorer et le taux de croissance du produit intérieur brut réel, estimé à 3,4 % pour 2019, devrait s’accélérer pour atteindre 3,9 % en 2020 et 4,1 % en 2021, a affirmé le Président Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina.
Présentant, jeudi au siège de la BAD à Abidjan, le rapport « Perspectives économique en Afrique 2020 », l’un des publications phares de la BAD, Adesina a fait savoir que six des dix économies les plus dynamiques du monde sont en tête : le Rwanda, l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tanzanie et le Bénin.
Pour lui, les facteurs fondamentaux de la croissance s’améliorent également avec une transition progressive de la consommation privée aux investissements et aux exportations.
En effet, pour la première fois en dix ans les investissements ont représenté plus de la moitié de la croissance du continent, la consommation privée représentant moins d’un tiers.
Les Perspectives 2020 soulignent, cependant, que la croissance n’a pas été inclusive. Malgré les solides performances de croissance de l’Afrique, environ un tiers seulement des pays ont réalisé une croissance inclusive réduisant à la fois la pauvreté et les inégalités, a indiqué le Président de la BAD lors de la présentation de ce rapport intitulé « Former la main-d’œuvre africaine de demain ».
Pour rendre la croissance de l’Afrique plus inclusive, la BAD recommande aux pays d’intensifier les réformes structurelles pour diversifier leur base productive, de renforcer la résilience aux épisodes climatiques extrêmes en adoptant des techniques agricoles climato-intelligentes, tout en fournissant aux ménages des plateformes de partage des risques, de créer plus d’espace budgétaire pour étendre les filets de protection sociale et accroître l’efficience des programmes existants ; et d’éliminer les obstacles à la mobilité des travailleurs vers des perspectives plus productives dans et à travers les pays.
Pour favoriser une croissance plus inclusive, il faudra également renforcer le capital humain de l’Afrique et créer davantage d’emplois dans les secteurs à forte productivité.
Pour ce faire, les pays devront s’efforcer d’intégrer, dans leur plan de développement économique, des stratégies d’éducation et de développement des compétences, accompagnées d’une mise à niveau et d’une expansion des programmes d’éducation et de formation visant à renforcer l’aptitude à l’emploi des travailleurs et la productivité des entreprises.
Cela implique de prendre des mesures pour améliorer la quantité et la qualité de l’éducation. Plus précisément, cela exige d’améliorer l’accès aux école dans les zones reculées, d’accroître les incitations à investir dans l’éducation, d’élaborer un système éducatif axé sur la demande et correspondant aux besoins des employeurs, d’investir dans la nutrition pour aider les enfants les plus pauvres et de renforcer les capacités en matière de science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) et de technologies de l’information et de la communication (TIC).
Pour lutter contre les inégalités dans l’éducation, les Perspectives appellent à un universalisme progressif dans les dépenses d’éducation, en fixant des priorités élevées en ce qui concerne les personnes pauvres et défavorisées et l’enseignement de base, domaines dans lesquels le rendement social est le plus élevé.
Selon lui, une action collective faisant appel aux gouvernements, aux ménages, aux donateurs internationaux et au secteur privé est un impératif pour combler les lacunes en matière d’éducation et de compétences en Afrique.
Présenté en présence de l’ex-présidente du Liberia, Mme Ellen Johnson Sirleaf, et un parterre de personnalités appartenant au monde de la politique, de l’économie et des finances, des experts et des cadres de la BAD, le rapport annuel jette la lumière sur les perspectives et les projections économiques du continent dans son ensemble et pour chacun des 54 pays.
Il propose des prévisions à court et moyen termes relatives aux indicateurs économiques majeurs tels que la croissance, la pauvreté et l’emploi et examine également les défis et les progrès réalisés.
Le rapport, produit par les économistes de la Banque, est un outil qui permet aux décideurs, universitaires, investisseurs, experts de la finance et de l’industrie et médias d’étayer les décisions politiques et améliorer l’efficacité opérationnelle des institutions.
HA/APA