Ce mécanisme de financement permet aux Petites et Moyennes Entreprises qui y ont recours d’éviter l’impact des retards de paiement, mais aussi de maintenir l’équilibre de la trésorerie.
L’affacturage ou factoring, est une technique de gestion financière qui consiste, pour une entreprise, à confier, dans le cadre d’un contrat, la gestion de ses créances clients à une société financière appelée affactureur ou factor. Ce procédé permet à l’entreprise de financer ses créances et de récupérer de la trésorerie. L’affactureur procède alors, moyennant une rémunération, au recouvrement des créances, à la gestion des encaissements et à la garantie des risques clients.
Cette technique de financement cible tout particulièrement les PME confrontées à des difficultés de trésorerie pour financer leur cycle d’exploitation ou pour faire face à leurs dépenses courantes de fonctionnement, et qui ont difficilement accès aux prêts classiques par manque de garanties suffisantes.
Cette technique de financement, de plus en plus usitée au niveau mondial, n’est que très « peu utilisée dans les pays africains » selon le Secrétaire Général de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Abdoulaye Seck. Selon plusieurs études, le continent noir ne représente que « 1 % » de l’affacturage mise en œuvre par les entreprises au niveau mondial.
Partant de ce constat, la Bceao à travers le Centre Ouest-africain de formation et d’études bancaires (Cofeb), en partenariat avec AFREXIMBANK et Factors Chain International (FCI), a entrepris des actions visant à vulgariser les instruments alternatifs de financement et à faciliter l’appropriation de la Loi Uniforme sur l’affacturage, adoptée par le Conseil des ministres le 10 décembre 2020.
Du 7 au 9 juin 2023, des cadres supérieurs des banques africaines, des fonctionnaires, des régulateurs et entrepreneurs désireux de lancer une activité d’affacturage ont bénéficié d’un renforcement des capacités sur l’affacturage international, ses avantages et ses opportunités de croissance.
« Nous sortons très satisfait de ces trois jours de formation et d’échange. Ils nous ont permis de comprendre que l’affacturage est un produit innovant, mais surtout alternatif au financement traditionnel qui pose beaucoup de soucis aux entreprises et aux PME. J’appelle les banques à y mettre un accent particulier avec l’assurance-crédit qui l’accompagne. Et aux PME de s’en approprier pour leur bien-être et celui des Etats », a déclaré le conseiller du ministre de l’Economie et des Finances de la Côte d’Ivoire, Siaka Fanny.
Les sessions, qui se sont déroulées en français et en anglais, ont offert l’opportunité aux établissements de crédit et aux institutions de microfinance de mieux comprendre et de s’approprier les dispositions clés de la Loi Uniforme sur l’affacturage dans l’Union monétaire Ouest-africaine.
Pour le Directeur Général de la Banque postale du Congo, Calixte Médard Tabangoli, cet outil « est la meilleure solution pour permettre à nos entreprises de croître et évoluer ».
« Lorsqu’une PME preste, il n’est pas toujours évident qu’elle soit payée dans les temps, d’où l’importance de l’affacturage. Celui-ci vient en effet permettre à l’entreprise de souffler, de garder la tête hors de l’eau et de s’engager pour pouvoir répondre à d’autres demandes. C’est la solution pour nos PME et nos Etats. Car il va contribuer à lutter contre la faillite et donc le chômage, mais aussi permettre à l’administration fiscale d’engendrer plus de revenus », a-t-il expliqué.
Au Sénégal, pays hôte de la rencontre, les banques sont de plus en plus tentées par ce mécanisme de financement. La Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) en compte déjà cinquante-un selon son directeur Activité Affacturage, Papa Samba Yacine Diop.
« Le produit commence à être connu. Si nous multiplions ces rencontres et que l’Etat adopte la loi sur l’affacturage, cela nous permettrait de le booster et d’en faire profiter à nos petites et moyennes entreprises », a-t-il plaidé.
A ce jour, cinq pays de l’Union économique et monétaire de l’Ouest-africain (Uemoa) l’ont déjà adopté. Il s’agit du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et du Togo.
ARD/ac/APA