Alors que des menaces pèsent sur la production agricole à cause de la sécheresse, la FAO appelle à renforcer les mécanismes de soutien aux producteurs et à sécuriser les approvisionnements en céréales afin de garantir la stabilité des marchés et la sécurité alimentaire des populations.
Une menace pèse sur la sécurité alimentaire en Afrique du Nord, selon le rapport triennal sur les perspectives de récolte et la situation alimentaire mondiale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui alerte sur les conditions climatiques défavorables qui compromettent les prévisions de production céréalière en 2025. En Afrique du Nord, la persistance d’un climat sec assombrit les perspectives agricoles, exacerbant les vulnérabilités du secteur.
La FAO estime que 45 pays à travers le monde nécessiteront une assistance alimentaire extérieure cette année, dont 33 en Afrique, neuf en Asie, deux en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu’un en Europe. La production céréalière mondiale devrait être inférieure à la moyenne, un repli attribué notamment à un déficit pluviométrique marqué en début de saison. Ce phénomène a retardé les semis et dégradé les rendements, particulièrement dans les zones où l’irrigation repose essentiellement sur les précipitations.
Au Maroc, la faiblesse des précipitations en novembre et décembre 2024 a entravé la préparation des sols, prolongeant ainsi les difficultés des agriculteurs. C’est la deuxième année consécutive que le pays subit une sécheresse en début de saison, limitant les opportunités de semis dans un contexte de coût élevé des intrants agricoles.
L’Algérie connaît une situation similaire, avec des niveaux de retenues d’eau inférieurs à la moyenne depuis le début de la campagne agricole d’hiver, amorcée fin 2024. Toutefois, certaines régions ont bénéficié d’un répit grâce aux précipitations enregistrées en janvier 2025, permettant d’atténuer légèrement l’impact du déficit hydrique.
En revanche, la Tunisie bénéficie de conditions plus favorables : entre novembre 2024 et janvier 2025, les précipitations ont été supérieures à la moyenne dans les principales régions céréalières du pays, notamment à Béja, Bizerte et Jendouba. Ces conditions météorologiques favorables ont facilité la préparation des terres et devraient améliorer les rendements.
La situation est plus contrastée en Libye, où certaines zones ont souffert d’un déficit hydrique, tandis que d’autres ont été durement touchées par des inondations en décembre 2024, occasionnant d’importants dégâts aux infrastructures agricoles.
L’Égypte, dont la production céréalière repose essentiellement sur l’irrigation, devrait connaître une stabilité relative des rendements, limitant ainsi l’impact des aléas climatiques sur sa production.
Les perspectives agricoles pour 2025 dépendront en grande partie de l’étendue des superficies cultivées, de l’efficacité des mesures gouvernementales visant à soutenir les agriculteurs et du coût des intrants. Face à ces défis, la dépendance de la sous-région aux importations devrait s’accentuer.
Pour la campagne commerciale 2024/2025 (juillet-juin), les besoins d’importation en céréales de l’Afrique du Nord devraient excéder 54 millions de tonnes, soit une hausse de 13 % par rapport à la moyenne. Cette augmentation est principalement imputable au Maroc, dont la production a été sévèrement impactée par la sécheresse en 2024, accentuant ainsi sa demande sur les marchés internationaux.
MK/Sf/te/APA