Le président sud-africain soutient que le continent noir doit se libérer de son cantonnement à l’exportation de matières premières pour enfin amorcer son industrialisation.
L’Afrique est immensément riche de ses ressources naturelles et misérable en raison de l’utilisation qu’elle en fait. Une condition dont les dirigeants africains, acculés de toutes parts par les urgences, ne peuvent plus se complaire.
« Nous ne pouvons plus avoir une situation dans laquelle les ressources africaines ajoutent de la valeur et fournissent des emplois à d’autres économies alors que nombre de nos concitoyens vivent dans la pauvreté », a fustigé Cyril Ramaphosa.
Le chef de l’Etat sud-africain s’exprimait, hier lundi, à l’ouverture de la 2e édition de la Foire commerciale intra-africaine qui se tient du 15 au 21 novembre à Durban dans le KwaZulu-Natal. Pour le successeur de Jacob Zuma, le rééquilibrage de la balance commerciale du continent, qui exporte essentiellement des matières premières et importe des produits finis, est un impératif.
« En encourageant le commerce entre les pays africains, par le biais de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), nous renforcerons la base industrielle du continent pour produire des biens pour nous-mêmes et pour les autres », a déclaré Ramaphosa.
À en croire le président de la nation arc-en-ciel, la Covid-19 a mis en évidence la fragilité des économies africaines. La pandémie, a-t-il expliqué, a démontré les dangers de la dépendance excessive de l’Afrique par rapport au reste du monde en matière de nourritures, de médicaments et d’autres produits essentiels.
Selon une étude de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), ce continent importe environ 94 % de ses besoins en médicaments et produits pharmaceutiques pour un coût annuel de 16 milliards de dollars américains.
Pour inverser la tendance, Cyril Ramaphosa a plaidé pour « l’investissement dans les infrastructures et le renforcement des capacités des institutions africaines ». Dans cette dynamique, l’effectivité de la libre circulation des biens à travers la Zlecaf devrait accélérer la croissance et créer ainsi des opportunités pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les grandes sociétés.
Il est temps que le commerce intra-africain prenne son envol. « C’est essentiel si nous voulons modifier les relations commerciales déséquilibrées », a affirmé le président sud-africain. La Foire commerciale intra-africaine, organisée en collaboration avec la Banque africaine d’import-export, fournit une plateforme pour partager des informations sur le commerce, les investissements et le marché. Ce rendez-vous permet aux acheteurs et vendeurs, aux investisseurs et aux pays de se rencontrer, de discuter et de conclure des accords commerciaux.
NM/jn/fss/id/APA