Les transporteurs camerounais, à travers la Confédération générale des syndicats des transports du Cameroun (CGSTC), ont exprimé leur volonté de ne plus se rendre en République Centrafricaine (RCA) à cause des bandes armées qui sévissent dans ce pays, a-t-on appris mardi de source syndicale.
Cette décision des transporteurs intervient alors que depuis une semaine, des dizaines de camions sont restés bloqués à Zoukombo, une localité de la RCA située à 17 km de la frontière avec le Cameroun.
Dans une lettre envoyée à l’ambassade du Cameroun à Bangui, avec ampliations aux autorités camerounaises, les syndicats disent « craindre pour la vie des camionneurs, à cause des menaces qui pèsent sur eux ».
Selon cette note dont APA a reçu copie, les syndicats des transporteurs affirment qu’ils «ne veulent pas que d’autres personnes soient tuées, d’autant que par le passé ces bandes armées ont tué plus d’une dizaine de camionneurs et de leurs accompagnateurs ».
Cette situation avait d’ailleurs poussé les camionneurs à ne plus desservir la Centrafrique, occasionnant une forte inflation dans ce pays dépourvu de façade maritime et dont plus de 80% du volume des marchandises transitent par le port de Douala avant d’être acheminées par route à Bangui, soit une distance de près de 1500 km.
Ce regain de violence est observé depuis la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale, la semaine dernière, conformément aux accords de Khartoum, capitale du Soudan, en fin février. Cette mesure consacre désormais le partage du pouvoir entre tous les mouvements civilo-militaires, mais reste toutefois contestée par des bandes armées qui accusent le pouvoir d’avoir conservé l’essentiel des portefeuilles.
Par ailleurs, la CGSTC a récemment lancé un préavis de grève pour dénoncer l’arnaque et la maltraitance dont sont victimes ses membres en territoire centrafricain.
Il s’agit notamment de la perception indue des frais d’escorte des camions : un montant de 50.000 FCFA notamment prélevé à chaque transporteur camerounais en direction de Bangui.
Au regard de cette situation sécuritaire et l’insécurité en République centrafricaine, des centaines de camionneurs ont préféré garer leurs véhicules dans le territoire camerounais, le « temps, disent-t-ils, de voir comment la situation va évoluer en Centrafrique ».
Mbog/odl/cat/APA