Les chefs d’Etat sahéliens et français se réunissent, ce vendredi, en sommet virtuel pour discuter de la fin de l’opération militaire française Barkhane décidée par Paris le mois dernier.
Depuis l’annonce, en juin, de la fin de l’opération militaire française au Sahel, Barkhane, Paris n’a pas divulgué le plan détaillé du changement stratégique décidé. Un mois plus tard, le président Emmanuel Macron qui prend part, vendredi 9 juillet, à un sommet par vidéoconférence avec ses homologues du G5 Sahel ( Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger et Tchad) devait préciser ses intentions.
Pris de court par la décision de la France de mettre fin à la formule actuelle de sa présence militaire dans le Sahel, les dirigeants de la sous-région se posent légitimement des questions quant au sort réservé par l’Elysée à la lutte contre le jihadisme dans cette partie du monde grande comme dix fois la France métropolitaine. Le nouveau sommet devrait également mettre sur la table la question de la négociation avec les groupes jihadistes, une idée de plus en plus évoquée dans plusieurs pays sahéliens, notamment le Mali et le Burkina-Faso.
A l’issue du sommet, le nouveau Secrétaire exécutif du G5 Sahel, en remplacement du nigérien Maman Sambo Sidikou désormais représentant de l’Union africaine au Sahel, devrait être connu. Seul présent dans la capitale française pendant le sommet, le président du Niger, Mohamed Bazoum, prolongera les échanges à l’Elysée avec un « déjeuner de travail ». Il animera aussi une « conférence de presse conjointe » avec le président français.
Lancée le 1er août 2014, l’opération Barkhane s’inscrit dans la continuité de Serval, l’intervention militaire française lancée en janvier 2013 pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali qu’ils occupaient alors depuis environ dix mois. L’objectif de Barkhane consistait, pour la France, à lutter contre l’expansion des groupes jihadistes et à former les armées locales pour qu’elles soient capables de juguler la menace.
Actuellement, 5100 soldats tricolores sont déployés au Sahel. En huit ans d’engagement sur le terrain, la France a perdu une cinquantaine de soldats. Emmanuel Macron mise maintenant sur la task force européenne Takuba. Créée le 13 janvier 2020, au sommet de Pau (France) qui l’avait réuni avec ses homologues du G5 Sahel, cette force a pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner les unités conventionnelles au combat.
ID/APA