Le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a tenu, jeudi à Kidal, une réunion pour tenter de dénouer ce processus.
Le moment est historique. Le lieu symbolique. Kidal, cette ville du nord du Mali est toujours contrôlée par les anciens rebelles regroupés au sein d’une Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui a signé avec le gouvernement malien en 2015 un accord de paix négocié quelques temps plus tôt à Alger.
Dans ce bastion des nationalistes touaregs, une réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix issu du processus dit d’Alger n’avait pu s’organiser en septembre 2019. Mais le 11 février, l’État malien et ses partenaires étrangers ainsi que les parties signataires du fameux accord ont pu échanger sur ce texte consensuel censé ramener la paix au Mali. Ce texte prévoit entre autres l’intégration des ex-rebelles dans les forces de défense et de sécurité et une plus grande autonomie de cette région.
L’application de l’accord semble plus facile à dire qu’à faire. Mais la relance du processus de paix à Kidal est « un signe d’espoir » selon le Colonel-Major Ismaël Wagué, ministre malien de la Réconciliation nationale au sein du gouvernement de transition mis en place à Bamako, la capitale, dans la foulée du renversement par l’Armée, le 18 août dernier, du président controversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
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L’ancien porte-parole des putschistes a également indiqué que les autorités de la transition comptent mettre en application l’Accord d’Alger. Cela est toutefois conditionné au succès du nouveau processus de « désarmement, démobilisation et réinsertion » au terme duquel « plusieurs centaines d’ex-combattants rebelles » sont censés intégrer les rangs de l’Armée.
Pour sa part, l’ancien Secrétaire général adjoint de l’Onu, le Mauritanien, Ahmedou Ould Abdallah, a déclaré qu’« il est temps d’harmoniser et de coordonner, si possible, les points de vue pour aider le Mali et le Sahel à sortir d’une crise qui coûte très chère ».
L’ancien haut responsable onusien, aujourd’hui à la tête du Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel-Sahara (Centre 4s), un Think tank basé à Nouakchott, prône clairement un « changement d’approche » dans la gestion de ce conflit.
Pour surmonter les écueils, plusieurs observateurs s’accordent sur la nécessité d’une refonte de l’Accord dit d’Alger. C’est le point de vue défendu depuis toujours par Nicolas Normand, ex-ambassadeur de la France au Mali et au Sénégal. D’après le Français, « la situation est d’autant plus problématique que l’Accord d’Alger ne traite pas, pour l’avenir, les causes véritables de la rébellion du Nord ».
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Intervenant par visioconférence, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé que les discussions de jeudi à Kidal sont « tout un symbole », avant de saluer la « dynamique positive » du processus de paix au Mali.
La réunion de Kidal a eu lieu quatre jours seulement avant le Sommet du G5 Sahel prévu les 15 et 16 février à N’Djamena. Le président français, Emmanuel Macron, n’effectuera pas le déplacement et participera aux débats par visioconférence. Dans la capitale tchadienne, la France, la Mauritanie, le Mali, le Burkina et le Niger feront le point sur la situation sécuritaire qui prévaut aussi bien au Mali que dans le reste du Sahel.
ARD/id/APA